2004
Année des illusions ? Année charnière ?... 2004 placera tout de même, de manière inexorable, notre pays dans l?après-terrorisme. Nous ne sommes plus en 1993 ou 1994, où l?on craignait le pire pour l?Algérie. Quelques groupes terroristes, esseulés, persistent, certes, dans des poches reculées du territoire... sans plus. Le devoir de mémoire devrait être à présent une ?uvre permanente sans lequel la nation ne pourrait prétendre à l?apaisement. La campagne électorale pour l?élection présidentielle a permis à la société algérienne d?afficher ses ambitions, de faire valoir son dynamisme, ses attentes et clamer son refus du désespoir. Les pouvoirs publics ont, à présent, la lourde tâche d?honorer les promesses faites. Le retournement du marché pétrolier mondial est une extraordinaire aubaine pour notre pays, qui doit faire face aux besoins énormes de la population. Les recettes pétrolières actuelles restent insignifiantes, si l?on a pour ambition de sortir notre pays du sous-développement, de relever le niveau de vie, bien bas, des Algériens. Mais est-ce possible de s?atteler à tout cela lorsque la vie politique tourne dans le vide, que le plus important parti, en termes de représentativité populaire, le FLN, donne de lui une image assez piteuse, que la bureaucratie, fruit de pratiques administratives aggravées, est un frein à la croissance et au développement ? Il est d?ailleurs significatif de constater que l?année s?achève avec l?amorce de débats sur deux grands dossiers qui interpellent l?Etat et agitent la société. Quelle économie pour demain ? La liberté de la presse, entendue comme une pratique journalistique objective, professionnelle et libre, peut-elle exister en Algérie ? En analysant les propos, déclarations et décisions de responsables, les réformes économiques ont du mal à s?imposer à un paysage fortement miné par les situations de rente. Le type de modèle économique que compte instaurer l?Algérie nécessite une rupture avec les pratiques existantes, qui sera à l?évidence moins douloureuse avec un prix du pétrole à 40 dollars. Pour les journalistes, c?est l?heure des comptes. Avec les amendes records qui pleuvent, les entreprises de presse risquent, à moyen terme, de mettre la clef sous le paillasson. Est-ce l?effet recherché ?
Posté Le : 30/12/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Omar Belhouchet
Source : www.elwatan.com