Algérie - Revue de Presse


On va partir, si vous le voulez bien, d?un mot : respect. Sans ce petit dénominateur commun, le moteur de la production de presse ne démarre pas que pour le meilleur mais aussi le pire. Parce que le respect est au c?ur de la déontologie des métiers de la communication. Respect d?abord, et absolument, des personnes ; parce qu?elles sont toutes et chacune au c?ur de l?humanité. Respect aussi des groupes ethniques, religieux ou/et spirituels qui ont façonné le genre humain dans des différences essentielles à son évolution. Respect aussi des institutions démocratiquement constituées, parce que sans elles point de vie démocratique. De la célèbre phrase de Montaigne : « Nous sommes nés à quêter la vérité », le professeur Pigeat a bâti son maître essai (Médias et déontologie. Règles du jeu ou jeux sans règles, PUF). « Tout journaliste sérieux, écrit-il, sait d?expérience qu?il existe, en matière de faits et d?évènements, des vérités qui peuvent être partielles certes, mais n?en sont pas moins vraies. Il sait aussi que, lorsqu?il y a doute ou ignorance, il faut le reconnaître, ce qui est encore une approche de la vérité. Une vérité n?est jamais donnée d?emblée et une fois pour toutes, mais se construit dans le temps et n?est jamais fermée à la précision ni au démenti. » Deux faits de cette semaine nous indiquent le long chemin à faire pour faire du respect de ses responsabilités une règle de vie. D?abord des représentants du ministère de l?Intérieur, par définition au c?ur de la défense des libertés. Le tribunal d?Alger a, mardi dernier, lourdement chargé son réquisitoire contre la publication d?un article d?une journaliste d?El Watan, repris par El Khabar, rapportant une pétition signée d?officiers du département critiquant la hiérarchie. Pourtant, la journaliste a pris le soin, avant d?écrire son papier, de prendre contact avec le chargé de la communication du ministère, qui a évité d?assumer sa propre responsabilité en expliquant à la barre : « Je ne réponds pas à une lettre anonyme, car je dois donner des arguments. J?ai effectivement dit à la journaliste d?agir comme bon lui semble. » L?autre fait : on ne sait pas à quoi il carbure quand il se sent bien et libre - c?est son affaire privée - le caricaturiste à la signature illisible de l?un de nos quotidiens du début de cette semaine a cru faire jaillir un trait d?humour génial sous le titre générique et raciste « Les Kabyles fêteront le Nouvel An », coiffant des ombres chargées de bouteilles d?alcool et poursuivant un sombre sanglier.





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