12e rencontre d?Averroès
Les limites de l?égalité A la question « Richesse et pauvreté, quel visage à travers l?histoire ? », les participants à la table ronde hier, dans le cadre des 12e rencontres d?Averroès, ont quasiment retenu un constat d?invariabilité De la Grèce antique au 14e siècle d?Ibn Khaldoun, les systèmes sociaux ont développé et institué des lignes de tolérance au-delà desquelles richesse ou pauvreté constituerait un facteur menaçant la cohésion sociale. Lignes de tolérance inventées par les hommes ou imposées par leurs dieux. Trop riche, l?homme risque de menacer le monopole du pouvoir politique. Trop pauvre, il se prédispose à l?émeute. Cette dernière piste rejoint l?intervention d?ouverture de Thierry Fabre, concepteur des rencontres, qui évoqua l?actualité française qui impose de réfléchir sur ces « ghettos français, villes reléguées, population marginalisée ». Réfléchir pour « inventer un avenir commun ». Un avenir, souhaite l?historien italien Giovannilevi, tourné vers la concrétisation d?une justice entre les hommes différents, en lieu et place d?une égalité qui écrase les différences ; en d?autres termes, passer de l?égalité à l?équité. Une idée provocante selon certains participants mais certainement accoucheuse de nouvelles perspectives. « Un Maghrébin détenu en Italie écrivait à son avocat en ces termes : ??Comment peut-on me juger alors que l?on ne me connaît pas ??? », illustre l?historien. Une évocation des travaux du socio-ethnologue français Louis Dumont qui prévenait contre les risques impliqués par le glissement de l?égalité sur l?identité. Alain Touraine, son collègue, ne dit pas autre chose dans une tribune libre au Monde : l?universalisation des principes républicains a tendance à effacer les spécificités de ceux qui sont administré au nom de ces principes. Débat ouvert.
Posté Le : 12/11/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adlène Meddi
Source : www.elwatan.com