Algérie

11ème congrès de l'UGTA Le «quelque chose de moderne» de Sidi Saïd




«Nous sommes en train de travailler sur quelque chose de moderne», nous a lancé hier, le secrétaire général de l'UGTA à propos des préparatifs du 11ème congrès de l'UGTA, annoncé pour le 29 mars prochain. Abdelmadjid Sidi Saïd n'avait pas hier le coeur à parler. Il a refusé avec le sourire de s'étaler sur les préparatifs du 11ème congrès de l'UGTA, dont la tenue est annoncée pour la fin du mois. « Nous sommes en train de travailler sur quelque chose de moderne », nous a-t-il dit à ce sujet, en tentant à chaque mot prononcé d'écourter la discussion même si le ton de sa réponse était d'une sérénité et d'un calme absolus. Le « quelque chose de moderne », Sidi Saïd l'a utilisé pour qualifier ce qu'il a appelé « le programme d'action pour le nouveau mandat ». Pris au mot, nous lui demandions s'il prépare un programme pour le (son) nouveau mandat qu'il va décrocher pour être reconduit comme secrétaire général de l'UGTA. « Vous me cherchez là ! Je ne parle pas de mon propre mandat mais de celui de l'Organisation », tiendra-t-il à souligner. « Nous voulons mettre en place une meilleure organisation de travail », dit-il. Visiblement embêté, Sidi Saïd voulait cependant, absolument garder sa sérénité pour la faire sentir comme preuve de son détachement du poste, probablement au cas où les événements à venir venaient à tourner autrement. Sait-on jamais. Il n'en dira pas mot. Il n'en fera même pas allusion. Et pour ne pas être tenu de préciser les choses, il se précipitera pour faire connaître le slogan que l'Organisation a choisi pour encadrer les travaux de son 11ème congrès. « Stabilité - Solidarité - Modernité », lancera-t-il avec une pointe de fierté. Mais stabilité veut dire quoi ? Lui demandons-nous. « Mais il n' y a pas que l'Algérie qui la revendique, elle est devenue le mot phare au niveau mondial ! », a-t-il affirmé convaincu d'avoir... convaincu. Vous savez que les travailleurs revendiquent une stabilité d'un autre genre... lui avons-nous dit. « Je refuse de dire autre chose parce que nous voulons travailler et préparer ce congrès dans le calme, nous sommes en train de finaliser les documents comme il se doit, vous allez voir, il va y avoir du nouveau », nous a-t-il répondu. Rebondissement sur la question de sa candidature. Est-ce que l'on pourrait déjà vous féliciter pour un nouveau mandat ou avez-vous déjà des concurrents bien visibles qui vont se porter publiquement sur la liste ? « Celui qui veut être candidat qu'il le fasse, il est libre », a-t-il lancé avec le sourire habituel qui lui est bien connu. Abdelmadjid Sidi Saïd affirme avoir ces derniers temps une charge de travail pesante. Ce qui le laisse curieusement « zen ». Etant mis, en principe, régulièrement au fait des évolutions en haut lieu et inscrit comme il l'a toujours été sur les tablettes des pouvoirs en tant qu'allié indéfectible - il l'était en tout cas jusqu'à hier soir -, le SG de l'UGTA n'a, à aucun moment, senti le vent tourné. Contre sa personne bien sûr. Ses appels incessants à une « ouhda thalitha » pour le président de la République le protègerait bien d'imprévisibles bourrasques et le préserverait à son poste pour au moins « une autre ouhda » à la tête de l'UGTA. Pour ne pas changer de personnels. Bouteflika a bien affirmé mercredi dernier, qu'il n'était nullement indifférent à ces appels. Il crédite même leurs initiateurs de l'observation « politiquement mâture ». Ce dont Sidi Saïd est sûr, c'est que ce ne sont pas les syndicats autonomes qui vont lui partager la vedette (la chaise), encore moins la lui ravir ou la lui confisquer. Les temps ne semblent pas être au changement d'un système politique que l'on ne se lassera pas de qualifier de décadent et vieillissant. Réputé profondément gentil, humain et serviable, Sidi Saïd n'aura pas cependant, réussi à faire de l'UGTA une organisation véritablement syndicale au seul service du monde du travail, refusant les compromissions et évitant avec force les compromis. Dans ses confessions auprès de son entourage amical, l'on rapporte « qu'il a pourtant essayé mais...». Il faut reconnaître que les pouvoirs se sont toujours préserver en tenant en haleine et à leur service tous ceux qui acceptent d'être « faits » par leur grâce. Sidi Saïd n'en n'a pas été le premier et ne sera pas le dernier à continuer de l'être. Jusqu'à hier, et à moins d'un imprévu de taille, il est déjà secrétaire général de l'UGTA pour un nouveau mandat de l'après-tenue du 11ème congrès. Parce que miné par les problèmes socio-économiques, le pays dans son ensemble continuera d'être à la recherche d'une stabilité... de ses conditions de vie. Pour la leur faire miroiter, les pouvoirs auront encore besoin d'un Sidi Saïd, souriant et au visage rassurant, pour le placer comme zone tampon face aux contestataires de tout genre. Il lira bien pour cela, une motion de soutien à la « ouhda thalitha » pour le président. Et au diable les syndicats autonomes qui ne font que « s'agiter » si l'on se réfère aux remarques de Abdelaziz Belkhadem. Aux yeux des gouvernants, ces syndicalistes de type nouveau manquent forcément de « maturité politique ».


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