Hassan Khalaf est le premier Belge à obtenir un doctorat dans une université algérienne. Installé à Bruxelles, ce fonctionnaire international, d'origine palestinienne, a soutenu ces derniers jours une thèse à la faculté de droit de l'université d'Alger sur les Accords de paix d'Oslo.
Ces accords ont été conclus après de longues négociations entre Palestiniens et Israéliens en complément de la Conférence de Madrid de 1991. Soutenue autant par Moscou que par Washington, cette conférence marquait la première tentative internationale pour trouver une solution au conflit du Moyen-Orient. Et c'est à partir de la Conférence de Madrid que Tel Aviv a pu établir des relations diplomatiques avec des pays tels que l'Inde, Oman, la Tunisie et la Chine. La déclaration de principes, née des Accords d'Oslo, a été signée à Washington par le président du Comité exécutif de l'OLP, Yasser Arafat, et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, en présence du président américain, Bill Clinton. Pour Hassan Khalaf, les Accords d'Oslo n'étaient pas en faveur de la cause palestinienne, car ils n'avaient pas permis au peuple palestinien d'avoir tous ses droits et d'avoir un Etat.
«L'équilibre des forces était en faveur d'Israël. Les Occidentaux cherchent toujours une normalisation en raison notamment de l'importance stratégique du Moyen-Orient. La normalisation voulue par les Israéliens tend à renforcer la colonisation et leur suprématie militaire», a déclaré Hassan Khalaf. Selon lui, les Accords d'Oslo n'ont pas de fondements sur le plan du droit international et ne respecte pas certaines dispositions de la Charte de l'ONU. «Les négociateurs palestiniens d'Oslo étaient très faibles. Ils avaient en face d'eux des négociateurs israéliens bien outillés, entourés d'experts dans tous les domaines et bien informés sur leurs vis-à-vis, leurs habitudes alimentaires, leurs traits de caractère, leurs manières de s'habiller. Shimon Pérez a même confié aux Américains que les Israéliens négociaient avec eux-mêmes ! Il avait dit qu'il doutait que les ces négociateurs représentaient le peuple palestinien», a relevé Hassan Khalaf.
Il s'est dit étonné de ce choix qui, pour lui, n'était pas celui de Yassar Arafat. «Beaucoup de Palestiniens enseignent dans les universités européennes et américaines. Pourquoi n'a-t-on pas fait appel à eux '», s'est-il demandé. Il a estimé que le fait qu'Israël exige qu'il soit reconnu comme Etat juif complique les choses. Qu'en est-il de la division interpalestienne (Hamas à Ghaza, Autorité à Ramallah) ' «En plus de cette division, il faut se poser la question : Mahmoud Abbas est-il un président légitime ' Possède-t-il toutes les cartes ' Le mandat présidentiel de Mahmoud Abbas a-t-il été déjà dépassé ' A-t-il été réélu ' Non. Les Palestiniens eux-mêmes remettent en cause le caractère viable de l'Etat palestinien, un Etat qui a pourtant pu obtenir la légitimité diplomatique», a observé Hassan Khalaf.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fayçal Métaoui
Source : www.elwatan.com