Le désert du Tanezrouft, surnommé le « désert des déserts », est une étendue aride et impitoyable située au sud de l’Algérie, à environ 300 km au sud de Reggane. En avril 1933, cette région inhospitalière fut le théâtre d’un drame qui marqua l’histoire de l’aviation : le crash de l’aviateur britannique William Lancaster.
Le 12 avril 1933, Lancaster, un pilote expérimenté, décolle à bord de son avion Avro Avian dans le cadre d’une tentative ambitieuse de battre un record de vol entre l’Angleterre et l’Afrique du Sud. Lors d’une étape nocturne au-dessus du Tanezrouft, son avion rencontre des problèmes mécaniques et s’écrase dans l’obscurité du désert. Miraculeusement, Lancaster survit à l’accident. Pendant huit jours, il lutte contre la chaleur écrasante le jour, le froid glacial la nuit, et l’absence totale d’eau. Dans un ultime effort pour laisser une trace, il consigne ses pensées et son calvaire dans un journal intime, un témoignage poignant de sa résilience.
Isolé dans une région dépourvue de vie, Lancaster succombe finalement à la déshydratation et à l’épuisement. Son corps et l’épave de son avion restent engloutis par les sables du Tanezrouft pendant près de trois décennies. Ce n’est qu’en février 1962 qu’une patrouille militaire française découvre par hasard l’épave. Le corps de Lancaster, parfaitement momifié par l’aridité extrême du désert, est retrouvé près de son journal, offrant un aperçu émouvant de ses derniers jours. Cette momification naturelle, résultat des conditions uniques du Tanezrouft, témoigne de l’hostilité de cet environnement.
L’histoire de Lancaster est plus qu’un simple accident d’aviation ; elle symbolise les limites de l’endurance humaine face à la nature implacable. Le Tanezrouft, avec son absence de repères, son silence oppressant et ses conditions extrêmes, reste un lieu où chaque voyage est un pari contre l’inconnu. L’épisode de 1962, loin d’être lié à une quelconque activité en 1979 (une date parfois citée par erreur), ancre cette tragédie dans la mémoire collective des explorateurs et des aviateurs.
Aujourd’hui, le Tanezrouft continue de fasciner et d’effrayer. La route transsaharienne qui le traverse, jalonnée de balises et de postes de contrôle, rappelle les efforts pour domestiquer ce désert. Mais l’histoire de William Lancaster, gravée dans les sables, nous rappelle que le Tanezrouft reste maître de ceux qui osent le défier.
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Posté par : patrimoinealgerie