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Adrar et l’urbanisme ou la sédentarisation erratique des oasis du Touat*



Adrar et l’urbanisme ou la sédentarisation erratique des oasis du Touat*
L’espace urbain oasien présente ce paradoxe qu’il participe d’une sédentarisation radicale tout en évitant de se calquer sur les traces de l’implantation antérieure des populations. Les ancrages au sol des constructions seront d’autant plus durables qu’ils auront été conçus de façon abstraite et déterritorialisée. L’ordre urbanistique technocratique impose des réseaux de voirie ne tenant plus compte de l’ordre réticulaire d’une irrigation jadis essentielle des ksour. L’alignement des rues s’émancipe progressivement des cheminements vernaculaires. La diffusion de l’automobile et le développement du trafic routier menacent dès lors directement la fragile mécanique des fluides qui a présidé des siècles durant à la vivacité d’une culture vivrière autarcique. Un individualisme de plus en plus marqué participe d’une désaffiliation généralisée dans laquelle les savoir-faire de l’irrigation s’évaporent. La forme urbaine se disperse au gré des occupations abusives des terrains contribuant à la prolifération inconsidérée d’un tissu lâche et de trop faible densité. Cette modernisation architecturale et urbanistique de l’espace oasien conçue pour faciliter la circulation des marchandises participe de la déterritorialisation radicale des activités et esquisse la figure nouvelle de villes hors sol dans les paysages désertiques d’un urbanisme qu'on pourra dire.

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