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L'artisanat cherche acquéreur, l'artisan souffre...


L'artisanat cherche acquéreur, l'artisan souffre...
Nasser HannachiDes plateaux en cuivre s'entassent dans les divers coins de la médina. Les robes traditionnelles aussi. La gastronomie ancestrale a trouvé refuge dans quelques maisonnettes qui la perpétuent grâce à des femmes et hommes ayant à c?ur de préserver cet héritage. Les touristes sont les grands absents dans tous ces circuits artisanaux.Relancer le tourisme et faire de la région de Constantine une plaque tournante touristique incontournable pour promouvoir l'artisanat est le défi qui attend toujours d'être relevé. En dépit des multiples soutiens engagés par les pouvoirs publics en faveur des artisans, la fréquence du créneau reflète peu la réalité du secteur. Les directives, les programmes et le canevas élaborés dans les chapitres rédigés évoquent une faible affluence aux abords les ateliers et autres espaces voués au secteur. Cuivre, gastronomie, broderie, sont parmi les lettres d'or de l'artisanat à Constantine. Un acquis ancestral transmis de génération en génération et que la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) tente de sauvegarder vaille que vaille à travers des cycles de formationet des facilitations «administratives» (obtention de la carte d'artisan etl'affiliation) afin que les maîtres-artisans ne troquent pas leur savoir-faire contre un autre exercice et transmettent le métier artisanal aux jeunes talents. Jusque-là le pari de réorganiser la profession aura pris un bout du chemin malgré des turbulences décriées quant à la rareté de la matière de base (le cuivre) pour les dinandiers à titre d'exemple. Il est un autre problème auquel ces métiers en déperdition sont confrontés : l'absence des aires adéquates pour exposer les produits confectionnés ou vendre des ?uvres. Le musée de l'artisanat tant promis par les responsables au niveau de la place Emir Abdelkader peine à sortir du sol. Et, au fil des mois, les rangs des artisans se réduisent. Beaucoup lâchent prise faute de perspectives effectives qui leur permettraient de rentabiliser investissements et main-d'?uvre. «On aime notre métier. On le vénère. Mais il est aussi nécessaire d'être rémunéré et de garantir notre salaire pour survivre», dira un dinandier actif à Constantine. Une assurance qu'il faudra chercher dans l'organisation du marché au sein des productions artisanales. La vente ne sourit pas à tous les professionnels. Ces derniers sont souvent sollicités par les autorités pour honorer la vitre de la ville en quelques circonstances protocolaires. C'est l'une des causes du déclin du métier. Et une solution ministérielle surgit : désormais il faudra croiser les doigts et attendre la conversion des anciennes galeries du monoprix sis à la rue du 19 juin (ex-Rue de France) en espace voué à l'artisanat et ses relaisd'exposition et de vente. Une décision entérinée par la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Yamina Nouria Zerhouni, lors de son déplacement à Constantine. Les lieux qui allaient être affectés au ministère de la Culture pour la réalisation d'un musée d'art moderne (Constantine capitale de la culture arabe 2015) ont été ainsi récupérés par le secteur de l'artisanat. Toujours dans cette perspective «commerciale» venant en aide aux artisans de la cité millénaire d'autant que, selon les concepteurs des projets, cette ruelle est assez prisée par les passagers. Un avenir prometteur pour les métiers ancestraux ' Néanmoins la donne relative à la disponibilité des aires d'exposition et de vente agit en interconnexion avec un paramètre tant sensible. Il s'agit de la promotion dutourisme local ou étranger. C'est le talon d'Achille ! La solution se trouverait au niveau du club du tourisme installé en juin dernier. Il est appelé à dégager des réflexions et des concertations sur la situation qui prévaut dans celle wilaya, en vue de nouvelles perspectives surtout pour la l'année 2015 annoncée assez chargée. On n'a pas encore livré une vision globale sur le sujet. En clair, le Schéma directeur d'aménagement touristique (Sdat) peine à s'imposer comme régénérateur dans une wilaya où le tourisme tout court reste le grand absent dans toutes les circonstances culturelles. Quand bien même des ponts suspendus ont été confortés par la réalisation du viaduc le Transrhumel, estampillé sur l'un de ses pylônes avec un label en cuivre désignant «Salah bey»N. H.


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