Algérie - Revue de Presse

Zaâmoum Mehdi (vice-Doyen de l'Institut des Sciences politiques et de l'Information de l'Université d'Alger) : «Les conventions collectives sont nécessaires pour la promotion de la presse»



Pour commencer, quelle lecture faite-vous du processus de la convention collective prévue dans le secteur de la presse ' En bref, le projet de la convention collective dans le secteur de la communication d'une manière générale s'inscrit dans un processus de mutations et bouleversements que connaît la corporation au pays depuis deux décennies. Après la naissance de la presse privée dans les années 1990, on s'intéressait beaucoup plus sur l'entreprise de presse au détriment de la ressource humaine qui est le moteur de chaque organe. Cette dernière se trouve souvent marginalisée au plan social en particulier. Actuellement, il y a une prise de conscience chez les professionnels d'où la possibilité d'arriver à  des conventions collectives.  Donc, je suppose que c'est tout le processus de développement et de promotion du secteur qui se poursuit.  Quel est l'apport de la convention de branches pour le secteur ' Il est communément admis que la liberté de la presse ne peut se concrétiser en l'absence d'une presse responsable, professionnelle et surtout respectueuse des règles d'éthique et de déontologie universellement admises. Ceci ne peut se réaliser sans la mise à  la disposition des journalistes  de conditions de travail adéquates leur permettant d'accéder à  un niveau supérieur. De ce fait, la mise en place d'un cadre spécifique qui détermine les droits et devoirs de journalistes, voire l'ensemble des employés des organes d'information, qu'ils soient dans l'audiovisuel ou dans la presse écrite, s'avère nécessaire.       Qu'est ce qui est à  revoir au juste ' Plusieurs aspects liés à  la profession de journaliste méritent une révision. Il n'est d'ailleurs un secret pour personne : la majorité du personnel de la corporation est confrontée à  de multiples contraintes que ce soit à  l'intérieur des entreprises ou à  l'extérieur. Ce qui explique la précarité morale des journalistes. Je dis bien moral parce que le volet social est tout un autre débat. Pour rester dans le même cadre professionnel, je cite également l'absence de programme de formation continue pour les journalistes, ce qui n'est pas le cas dans des pays développés où la formation est sans discontinuité. Car, le journalisme est une éternelle école de formation. Pour le côté social, je déplore la non définition de la grille de salaires et le plan de carrière pour les journalistes dans la majorité de nos journaux. D'une manière générale, une instabilité professionnelle caractérise le secteur. Cet état de chose s'explique par l'inexistence d'un régime spécifique à  la corporation ce qui induit des effets négatifs sur la qualité du travail journalistique. Vous laissez entendre que le code de l'information n'est pas respecté La loi sur l'information de 1990, actuellement en vigueur, a ouvert la voie à  la diversité d'opinions et la liberté d'expression mais prévoit aussi dans l'un de ces articles l'organisation des relations du travail au sein de la profession. Justement c'est la non application de ce chapitre de la loi qui est à  renforcer. Donc, comme je l'ai dit avant, le nouveau projet des conventions collectives dont on espère un aboutissement rapide vient pour remédier un tant soit peu à  cette situation. Le droit du citoyen à  l'information fait appel nécessairement à  la prise en charge des professionnels.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)