Algérie - Piqure de Scorpion

Ouargla - Faute de médecins, une enseignante universitaire meurt suite à une simple piqûre de scorpion



Ouargla - Faute de médecins, une enseignante universitaire meurt suite à une simple piqûre de scorpion


Dans l’Algérie de 2018, on ne meurt pas que du choléra. Alors que les responsables du pays partent se soigner à l’étranger pour un mal banal, des Algériens continuent de mourir bêtement. Ainsi, le Dr Aouissat Aïcha, la cinquantaine, est morte à l’hôpital de Ouargla suite à un arrêt cardiaque provoqué par une piqûre de scorpion.

Selon des sources locales, cette enseignante de l’Université de Ouargla et de Oued-Souf, est restée 10 jours dans le coma avant de succomber faute de médecins spécialistes à l’hôpital Mohamed-Boudiaf de Ouargla!

«Une négligence criminelle», commente un internaute.

«En 2018, le scorpion continue de causer des morts inutiles. A quand une vraie transparence?», écrit la journaliste Houria Alioua, établie à Ouargla.

Le député Ahmed Sadok a lui aussi dénoncé le «manque de moyens dans le Sud» qui constitue une «revendication légitime».

Néanmoins, des responsables du secteur sanitaire à Ouargla ont réfuté toute “négligence” de leur part. Dans une déclaration faite au correspondant local du quotidien El Watan, le Dr Ramdani de l’hôpital d’Ouargla a estimé que le décès du Dr Aouissat était prévisible vu l’intensité et la concentration du venin scorpionique, plus virulent que celui d’un cobra selon lui.

«Il est faux de dire que la malade n’a pas été bien prise en charge par l’équipe médicale de l’hôpital, quatre réanimateurs parmi les meilleurs étaient à son chevet et ont fait le maximum, la dose du venin a immédiatement paralysé la défunte et sa mort était inévitable et nullement causée par une mauvaise prise en charge», a affirmé ainsi le Dr Ramdani.

Il s’agirait donc d’une “complication et non pas d’une négligence”.

Mais cette version des faits n’a pas convaincu l’entourage et la famille de la défunte enseignante. Quoi qu’il en soit, ce nouveau décès confirme, en effet, que le secteur de la santé patauge dans de graves problèmes. Surtout qu’il s’agit, là, de morts totalement évitables!

Il y a quelques semaines, des citoyens de cette région ont manifesté contre l’existence de moyens de vie décente. Cette nouvelle est donc malvenue!


Abdou Semmar
Décès d'une enseignante universitaire après une piqure de scorpion: Une commission d'enquête à l'hôpital de Ouargla: Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme a annoncé, hier, au cours d'une conférence de presse, l'envoi d'une commission d'enquête ministérielle, à Ouargla, après le décès de Aïcha Aouissat, enseignante à la faculté des Langues de l'Université d'El Oued, lundi dernier, à l'hôpital de Ouargla, après une hospitalisation de 10 jours, suite à une piqûre de scorpion. Cette commission, composée de 2 inspecteurs centraux du ministère de la Santé, est attendue aujourd'hui, à l'hôpital et devra faire la lumière sur les circonstances de cette mort et dire s'il s'agit des conséquences d'une négligence. Le décès de cette universitaire a soulevé l'indignation des Ouarglis, nombreux à dénoncer le manque de moyens et de personnel de l'hôpital du chef-lieu de leur wilaya. Les réseaux sociaux ont relayé l'affaire, chacun allant de son commentaire et de son hypothèse. Absence de sérum anti-scorpionique ou doses périmées de l'antidote, les habitants de Ouargla ont, également, dénoncé les autorités qui ont « laissé la région abandonnée, à elle-même » alors qu'elle « recèle de grandes richesses ». Les facebookeurs ont aussi exigé le départ du directeur de wilaya de la Santé, précisant que ce n'est pas la première fois que cet établissement enregistre des décès dus aux piqûres de scorpions. La famille de la victime n'a pas hésité à évoquer « une négligence médicale », comme rapportée par la presse. Selon le témoignage de son frère, la défunte est tombée dans le coma pendant 10 jours, expliquant que l'hôpital a déclaré, dans un premier temps, l'absence d'un spécialiste en cardiologie mais après la situation de la malade s'est détériorée et un problème au niveau des nerfs a été détecté. Il a indiqué que devant la réaction de l'administration hospitalière, il n'exclut pas de déposer plainte. En attendant les conclusions de l'enquête, le ministre Hasbellaoui a épousé la version officielle, affirmant que la patiente décédée a été prise, en charge à temps, et a été admise au service de réanimation de l'hôpital de Ouargla qui est un centre hospitalo-universitaire qui dispose de tous les moyens humains et matériels. Une sortie, en total décalage avec les déclarations des médecins, notamment les résidents, nombreux à dénoncer la situation dans laquelle se trouve l'hôpital de Ouargla et, de façon plus générale, les hôpitaux du sud du pays. Rappelons que l'envoi de cette commission, aussi rapidement, répond à la volonté de ne pas laisser les choses pourrir et couper, ainsi, court à toutes les spéculations qui peuvent créer une tension, dans une région sensible, à plus d'un titre. En effet, la wilaya de Ouargla est considérée comme l'épicentre régional de la contestation cyclique des chômeurs et en juillet dernier, plusieurs dizaines de jeunes avaient organisé, devant le Théâtre de verdure de la ville, une prière collective pour dénoncer la tenue d'un spectacle que devait donner le chanteur de raï, Kader Japonais. Cette action répondait à un appel anonyme sur les réseaux sociaux. Rappelons que 43.150 personnes ont été victimes de piqûres de scorpion dont 47 décédées, en 2016, à travers le territoire national. Smaïl Mesbah, directeur de la Prévention au ministère de la Santé avait indiqué que les piqûres de scorpions constituent, toujours, un problème de santé publique. (par Moncef Wafi/Le Quotidien d'Oran du mercredi 5 sept 2018)
Karaali Abdelouahab - Constantine, Algérie

05/09/2018 - 384878

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