L'ancien avocat Karim Achoui, radié du barreau de Paris en 2010 en raison de graves « manquements déontologiques », a prêté serment à Alger

L'ancien avocat Karim Achoui, radié du barreau de Paris en 2010 en raison de graves « manquements déontologiques », a prêté serment samedi dernier à Alger et ambitionne de revenir plaider, à nouveau, devant les juridictions françaises, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

« J'ai prêté serment le samedi 14 février devant la cour d'appel d'Alger, au lendemain des obsèques de Roger Hanin, auxquelles j'ai assisté », a déclaré Karim Achoui, connu pour avoir défendu plusieurs figures du grand banditisme. « Je suis allé prêter serment là où je me sentais le plus utile, puisqu'en France pendant six ans je n'ai apparemment manqué à personne », a expliqué Karim Achoui, qui dispose de la double nationalité française et algérienne.

Dans un communiqué, la Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM), dont Karim Achoui fait partie, s'est félicitée de cette inscription. « Karim Achoui pourra désormais à nouveau exercer son métier d'avocat et plaider partout dans le monde, notamment à Paris », écrit-elle. Interrogé sur ce point par l'AFP, Karim Achoui a indiqué qu'il souhaitait « plaider des deux côtés de la Méditerranée ». « Ce sont les bienfaits de la bi-nationalité », a-t-il ajouté.

Un accord de 1962 prévoit que les avocats inscrits dans un barreau en Algérie puissent plaider devant les juridictions françaises, et réciproquement. Le cas de Karim Achoui est toutefois un peu particulier dans la mesure où il a été radié du barreau de Paris pour des manquements déontologiques graves et il devrait donc y avoir une réaction du Conseil national des barreaux (CNB), du parquet et du ministère de la justice s'il lui prend effectivement l'envie de porter, à nouveau, la robe devant une juridiction française.

Surnommé l'« avocat du milieu », Karim Achoui, 47 ans, s'est fait connaître dans les années 2000 en défendant les frères Hornec et Antonio Ferrara, mais aussi des célébrités, dont Sami Naceri et Karl Zero. Il avait été suspendu du barreau de Paris en février 2008 en raison d'une condamnation à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende pour complicité de faux dans une affaire l'opposant à son ex-épouse.

La cour d'appel de Paris avait finalement validé sa radiation en 2010, en raison de ses « nombreux manquements déontologiques » et de sa « volonté de rester en marge des principes régissant la profession d'avocat ». Le nom de Karim Achoui a été mêlé à de nombreuses affaires, dont l'évasion en 2003 d'Antonio Ferrara. Soupçonné dans ce dossier de complicité d'évasion, il a été condamné en première instance à sept ans de prison, avant d'être acquitté en 2010.