Tlemcen : Cheikh Ahmed Malti de Riad El-Andalous nous a quittés...

Toutes les associations musicales du tarab el-andaloussi de Tlemcen ont été attristées par la disparition brutale de Cheikh Ahmed Malti à l'âge de 65 ans. Le créateur de l'associationRiad El-Andalous en 1974 a été enterré à Sidi Senoussi le jeudi12 juin 2008 devant une foule nombreuse, en présence des chouyoukh des associations musicales de Tlemcen et de tous les mélomanes qui appréciaient son sérieux dans l'exécution des noubas et son habileté dans le violon et le luth.

Sa dernière apparition en public a été la soirée andalouse qu'il a animée le jeudi 21 février 2008 à l'hôtel Les Zianides, lors de la commémoration du 30e anniversaire du décès de Cheikh Hadj Abdelkrim Dali. Notre défunt artiste a exécuté une nouba avec brio, dirigeant de main de maître les jeunes talents qu'il a formés et lancés dans la sanâa (art andalou).

Ahmed Malti, que Dieu ait son âme, a débuté avec Gharnata en 1963, puis a rejoint la SLAM en 1965, faisant partie du groupe qui a décroché la médaille d'or du 1er Festival de la musique andalouse en 1966. En 1974, Ahmed Malti créa le groupe Riad El-Andalous en compagnie du Mohamed Charif et Inal: et ce fut une véritable école de musique, où la poésie des mouachahat fut enseignée aux nouvelles générations au tableau noir avec dextérité, gardant ainsi ce legs authentique laissé par Hadj Larbi Bensari, Omar Bekhchi, Hadj Abdelkrim Dali, Bouali Mohamed, Kheïreddine Aboura et d'autres qui ont travaillé discrètement, sans aucune publicité.

Ainsi, le groupe Riad El-Andalous ne sera pas présent au Festival du haouzi qui démarrera le mercredi 18 juin 2008, étant programmé le mercredi 25 juin, à moins que ses enfants Rafik et Salih, très touchés par la disparition de leur père bien-aimé, en décident autrement. D'ailleurs, l'association Riad El-Andalous devait se produire au Festival d'Oujda (Maroc), lorsque le groupe apprit le décès brutal d'Ahmed Malti et revint au pays pour assister à l'enterrement de leur grand professeur.

Dors en paix, Cheikh Malti, tes élèves feront le maximum pour suivre la voie tracée: préserver le patrimoine andalou de toute déviation ou mauvaise interprétation !