Sous le gris d’un ciel de fin d’été, j’ai fait halte à Aïn Zoudj Abid, que certains appellent encore Baouzine.

Là, sous un pont d’autoroute moderne, dorment les vestiges d’une ancienne ferme coloniale. Les pierres noircies, les murs effrités et les corridors en ruine semblaient murmurer des souvenirs.

J’ai fermé les yeux un instant et j’ai imaginé le lieu vivant, animé par les pas des ouvriers, le souffle des animaux, le parfum des récoltes. Cette ferme devait battre autrefois comme un cœur vibrant au milieu de la campagne. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’une ombre, un squelette romantique figé dans le temps.

Arpenter ses dédales solitaires m’a donné quelques frissons, comme si chaque fissure contenait un fragment d’âme. Et près de la source, en entendant l’eau couler dans la gourde d’un passant, j’ai senti que ce lieu, malgré son abandon, garde encore la mémoire d’une vie oubliée.