Le cimetière chrétien de Brea, situé dans l’ancien village colonial de Bréa, rebaptisé Abou-Tachfine après l’indépendance de l’Algérie, est un vestige historique de la présence française dans la périphérie de Tlemcen. Fondé en 1846 lors de la première vague d’immigration coloniale autour du lieu-dit « La Ferme », ce village, devenu une commune en 1848 en hommage au général Bréa, abritait une communauté européenne significative.
Contexte historique
Bréa fut établi comme un bastion avancé de Tlemcen sous l’administration française, avec une population composée principalement de colons originaires du Béarn, recrutés par le capitaine Safrane, et d’autres immigrants européens. En 1856, une paroisse fut érigée sous le patronage de Saint-Dominique, et une église y fut construite en 1869, desservie par des prêtres tels que l’abbé Jean Gaubert. Le cimetière chrétien, adjacent ou proche de cette église, servait de lieu de sépulture pour les habitants du village et reflétait la vie communautaire de cette colonie.
État actuel
Comme beaucoup de cimetières chrétiens en Algérie post-indépendance, celui de Brea a été largement laissé à l’abandon. Après 1962, avec le départ massif des Européens et le rattachement d’Abou-Tachfine à la commune de Tlemcen en 1984, le cimetière a cessé d’être entretenu régulièrement. Des descriptions générales de cimetières chrétiens dans la région, comme celui d’El-Kalaâ à Tlemcen, suggèrent que ces lieux ont souvent subi des dégradations naturelles (végétation envahissante, tombes endommagées), bien qu’aucun sacrilège majeur ne soit rapporté. En 2025, il est probable que le cimetière de Brea subsiste dans un état de délabrement, avec peu de traces visibles de son passé, hormis quelques stèles ou vestiges de caveaux.
Importance culturelle
Ce cimetière représente un fragment de l’histoire coloniale de Tlemcen, marquant la présence d’une communauté chrétienne dans une région historiquement islamique. Il s’inscrit dans un réseau plus large de cimetières chrétiens en Algérie, dont certains, comme celui de Saint-Eugène à Alger, ont bénéficié d’efforts de préservation ou de regroupement entre 2003 et 2018. Cependant, aucune information spécifique ne mentionne une restauration récente pour Brea, laissant supposer que son état reste précaire.
Conclusion
Le cimetière chrétien de Brea (Abou-Tachfine) est un lieu chargé d’histoire, mais aujourd’hui relégué à l’ombre de l’évolution urbaine et démographique de Tlemcen. Sans intervention notable, il demeure un symbole discret du passé colonial, accessible peut-être aux curieux ou aux descendants des anciens colons cherchant à retracer leurs racines.
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Posté par : tlemcen2011
Ecrit par : Hichem BEKHTI