Vous faites référence au quartier El Hartoune à Tlemcen, en Algérie, connu pour son jardin public et son passé en tant que pépinière. Puisque votre question initiale portait sur les dissimilarités entre ce lieu et le jardin public Djenane Sbil à Fès (Maroc) au 20ème siècle, je peux maintenant affiner ma réponse en comparant ces deux espaces de manière précise, en me basant sur leurs caractéristiques historiques et contextuelles au 20ème siècle.
Contexte d’El Hartoune
El Hartoune, situé à Tlemcen, est un quartier résidentiel qui tire son nom d’une ancienne pépinière transformée en jardin public. À l’origine, cette pépinière servait à la production de plantes et d’arbres, notamment pendant la période coloniale française. Au 20ème siècle, elle a évolué pour devenir un espace vert ouvert au public, conservant des arbres fruitiers, des marronniers, et une ambiance de jardin botanique. Le quartier est connu pour son calme, ses villas coloniales, et sa proximité avec des lieux comme le stade Akid Lotfi et l’hôtel des Zianides. Bien que des efforts de rénovation aient eu lieu (notamment avant sa fermeture temporaire pendant la pandémie de COVID-19), le jardin a parfois perdu de sa splendeur d’antan, selon certains témoignages locaux.
Contexte de Djenane Sbil
Djenane Sbil, à Fès, est un jardin historique créé au 19ème siècle comme espace royal, ouvert au public en 1917 sous le protectorat français. Au 20ème siècle, il a été un lieu clé dans la médina de Fès, marqué par des ajouts comme des palmiers et des arbres d’ornement dans les années 1920-1930, mais aussi par des périodes de négligence avant sa restauration au début du 21ème siècle (2006-2010). Il est conçu dans un style arabo-andalou avec des fontaines, des allées symétriques, et une vocation de "poumon vert".
Dissimilarités entre El Hartoune et Djenane Sbil au 20ème siècle
Origine et vocation initiale :
El Hartoune : À l’origine une pépinière fonctionnelle pour la production végétale, elle s’est transformée en jardin public au fil du 20ème siècle, avec une vocation plus utilitaire au départ (fournir des plantes) avant de devenir un espace récréatif.
Djenane Sbil : Conçu comme un jardin royal privé dès sa création, il a été ouvert au public en 1917 avec une intention esthétique et symbolique, reflétant le prestige du sultanat marocain.
Style et aménagement :
El Hartoune : Moins structuré et plus pragmatique, son aménagement reflète son passé de pépinière avec une diversité d’arbres fruitiers et d’essences locales, mais sans la symétrie ou les éléments décoratifs sophistiqués typiques des jardins arabo-andalous.
Djenane Sbil : Organisé selon un modèle arabo-andalou, avec des fontaines, des bassins, et une disposition géométrique, enrichi au 20ème siècle par des plantations modernes (palmiers, washingtonias) qui ont parfois altéré son style traditionnel.
Évolution et entretien au 20ème siècle :
El Hartoune : A connu une transition graduelle de pépinière à jardin public, mais des témoignages suggèrent une perte progressive de son éclat, avec peu de rénovations majeures avant la fin du siècle. Son entretien semble avoir été moins prioritaire.
Djenane Sbil : A traversé des phases de négligence pendant le 20ème siècle, mais son statut patrimonial a conduit à des efforts de préservation, culminant avec une restauration complète au début du 21ème siècle. Il a été davantage valorisé comme héritage culturel.
Contexte urbain et social :
El Hartoune : Intégré à un quartier résidentiel calme de Tlemcen, il servait principalement les habitants locaux et conservait une échelle modeste, avec une ambiance de jardin de proximité.
Djenane Sbil : Situé à la lisière de la médina de Fès, il avait une portée plus large comme espace public majeur, attirant une population diversifiée et jouant un rôle dans l’identité urbaine de la ville.
Influence coloniale :
El Hartoune : Reflète une influence coloniale pragmatique (pépinière pour l’agriculture et l’urbanisme), avec des villas coloniales dans le quartier témoignant de cette période, mais sans une réinterprétation stylisée marquée.
Djenane Sbil : Sous le protectorat français, il a été adapté pour un usage public avec des ajouts modernes (kiosque, ponts en ciment), parfois critiqués pour leur manque d’harmonie avec le style originel marocain.
Conclusion
Au 20ème siècle, El Hartoune et Djenane Sbil diffèrent par leurs origines (pépinière utilitaire vs jardin royal), leurs styles (fonctionnel et diversifié vs arabo-andalou structuré), leur évolution (déclin relatif vs négligence puis valorisation), et leur rôle dans leurs villes respectives (local et résidentiel vs urbain et patrimonial). El Hartoune incarne une simplicité liée à son passé productif, tandis que Djenane Sbil porte une ambition esthétique et historique plus marquée. Si vous souhaitez approfondir un aspect précis, n’hésitez pas à me le demander !
Hichem - Alger, Algérie
07/03/2025 - 670648
hartoun 20me sicle Dssimilitudes avec le jardin publique de Fers Djenane Sebil
Karim - Etudiant - Tlemcen, Algérie
07/03/2025 - 670647
Monsieur Muller, ravi par votre court récit qui en dit long sur votre nostalgie d'une certaine époque, aujourd'hui révolue. Créateur de ce site, je n'y vois pas beaucoup de tlemceniens en parler comme vous, préférant peut être d'autres tribunes. Je vous invite à intervenir plus fréquemment et je vous promets d'y réagir à ma façon, comme dans ce cas, je ferai spécialement pour vous un reportage photo sur la pépinière d'El Hartoun, car c'est comme ça qu'on l'appelle ici. A bientôt j'espère.
Hichem - Webmaster - Tlemcen, Algérie
23/04/2015 - 254197
Agréable souvenir de ce jardin dans lequel ma mère nous emmenais assez souvent. En remontant la rue qui passait devant la caserne Domecq de la Gendarmerie mobile, puis prés de la station Mobil, nous tournions à gauche au carrefour Pons du nom du garage qui s'y trouvait; après avoir gravi quelques marches, nous étions dans une avenue bordée de villas entourées de jardins. Plus haut, sur la droite l'entrée de la pépinière avec ses senteurs et son calme ce qui nous permettait de retrouver un peu de sérénité dans ces années difficiles de la fin des années 50. Une buvette s'y trouvait et c'était un bonheur de s'y arrêter. Je ne manquait pas de récupérer la capsule de la bouteille de limonade que venait d'ouvrir prestement le serveur. J'ai encore en mémoire ces conifères qui avaient des fruits semblables à des boutons de cuir semblables à ceux que j'avais sur un de mes vêtements. Souvenir de paix....
MULLER - Retraité - Saint Regle, France
22/04/2015 - 253966