Tizi-Ouzou - A la une

Une grande mobilisation pour un deuxième souffle du Hirak



La célébration de l'an 2 de la révolution populaire a été marquée par une très forte mobilisation, hier, à Tizi-Ouzou.Le dispositif impressionnant des services de sécurité, déployé dans la matinée sur les principales artères de la ville et sa périphérie et sur la RN12, où plusieurs barrages filtrants ont été signalés par les automobilistes, n'a pas dissuadé des milliers de manifestants de (ré) investir la rue, reprenant les mêmes slogans contestataires d'il y a deux ans.
Renouant avec la radicalité de la contestation née il y a deux ans, les marcheurs qui, pour beaucoup d'observateurs, ont brisé le mur de la peur, venaient d'inaugurer le deuxième souffle du mouvement populaire. Ce fut une grande manifestation en deux temps. Celle d'abord des avocats du barreau de Tizi-Ouzou qui ont ouvert le bal et qui tenaient, à l'occasion de la célébration de l'an 2 du mouvement populaire, à se solidariser avec leur confrère du barreau de Blida incarcéré, il y a quelques jours.
Scandant des slogans appelant à la libération de la justice et à l'arrêt de son instrumentalisation à des fins extrajudiciaires et soutenant que «la souveraineté populaire ne se marchande pas», le cortège constitué de plusieurs dizaines de robes noires ne tardera pas à être rejoint par de nombreux citoyens qui s'étaient amassés sur les abords du boulevard Abane-Ramdane du centre-ville.
Ce qui n'était à son commencement qu'une action de protestation corporatiste ne tardera pas à devenir une marche de contestation citoyenne dirigée contre le pouvoir et le système dont il est l'émanation.
Les slogans et les chants puisés du répertoire revendicatif et contestataire classique du Hirak fusent des milliers de bouches qui réclament un changement radical de la gouvernance du pays. Cela, tout en dénonçant les sévices et les actes de torture pratiqués par des agents des services de sécurité à l'encontre de certains manifestants détenus.
Alors que la marche mixte des avocats et des citoyens venait de prendre fin, un autre défilé, constitué de plusieurs milliers de citoyens et d'étudiants de l'université Mouloud-Mammeri qui s'était ébranlé de l'entrée du campus Hasnaoua de la même université, venait de prendre le relais en prenant la direction du sanctuaire des Martyrs situé à la sortie ouest de la ville où les deux cortèges finiront par faire jonction.
Les marcheurs, dont l'immense mobilisation était improbable et inespérée au début, compte tenu du climat répressif instauré par les autorités et de la crise sanitaire qui a prévalu depuis une année, venaient de signer le deuxième acte du Hirak.
S. A. M.



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