Les programmes d'importation des médicaments connus en septembre Selon le ministre de la Santé et de la réforme hospitalière

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, cité par l'APS, a affirmé mardi dernier que les importateurs de médicaments recevront le programme d'importation pour l'année 2013 en septembre prochain. M. Ould Abbès a promis «d'assainir» le marché des médicaments des importateurs qui ne respectent pas les délais d'importation et «compromettent» la vie des malades, soulignant que les mesures adoptées pour mettre fin à la spéculation sur le marché du médicament «se poursuivront». Ces mesures «toucheront sans doute les intérêts de certains», a-t-il dit, rappelant que les agréments ont été retirés à «quatre importateurs» qui n'ont pas respecté les programmes d'importation arrêtés en novembre 2011 et à «230 distributeurs» qui ont «enfreint» les conditions de distribution.Le ministre a également évoqué la pénurie de certains médicaments dans les hôpitaux. Il a expliqué que le problème n'était pas lié à la non-disponibilité mais à un dysfonctionnement dans la distribution et le stockage. L'Etat est disposé à importer des quantités supplémentaires de médicaments si nécessaire en continuant de soutenir la production locale, a-t-il assuré. En termes chiffrés, l'Algérie a dépensé 1,7 milliard de dollars (plus de 25 milliards de dinars) pour l'importation de médicaments au cours des cinq premiers mois de 2012, contre 880,4 millions de dollars à la même période de 2011, en hausse de 33,47%. Le volume des médicaments importés ont également connu une sensible hausse, avec une augmentation de 47,9%. Il est passé de 10 951 tonnes le premier semestre 2012 à 16 208 tonnes à la même période de référence 2011. La facture d'importation des médicaments augmente d'année en année. L'Etat a promis de la réduire, mais il n'a pas réussi, pour l'instant, malgré les différentes mesures entreprises ou mises en pratique. L'Etat est en train d'engager énormément d'investissements dans le secteur de la production pharmaceutique. Il a consacré, l'année passée, un investissement de dix sept milliards de dinars au groupe pharmaceutique Saidal. Celui-ci est appelé à multiplier par deux le volume de sa production, sur les cinq prochaines années. Il est question de parvenir, à l'horizon 2014, à une production nationale couvrant 70% des besoins nationaux en médicaments, contre seulement 37% actuellement. Du coup, les importations devront baisser. Selon l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), la taille du marché national des médicaments a atteint 2,9 milliards de dollars en 2011, dont 1,85 milliard de dollars d'importation et 1,05 milliard de dollars de production locale, dont 84% reviennent au secteur privé et 16% au public. Et pendant que les importations prennent du volume, la polémique autour de la pénurie des médicaments enfle. Le syndicat autonome des praticiens de la santé persiste et signe : il avance que la pénurie de médicaments est loin d'être réglée, remettant ainsi en question les assurances formulées par le ministre de la Santé qui parle, lui, de problème de distribution.
Y. S.