26 harraga interceptés ce week-end au large d’Oran
Jeudi dernier, 26 harraga ont été interceptés par les gardes-côtes au large des eaux territoriales ouest du pays. 15 l’ont été au large de la baie oranaise et 11 autres au large d’Arzew.
L’embarcation des 15 premiers a été repérée par un bateau de voyageurs qui a alerté les gardes-côtes. Ces derniers les ont évacués au port d’Oran où ils ont été remis à la police des frontières qui les a remis, à son tour, aux services de sécurité compétents. Ces derniers devraient présenter, aujourd’hui, à la justice, les candidats malheureux à l’Eldorado européen. Même contexte même scénario pour 11 autres harraga, mais cette fois-ci au large d’Arzew. Des candidats qui ont eu la chance inouïe d’être repêchés par un navire pétrolier. Pour rappel, au 3ème jour du mois de Ramadhan ce sont 10 autres candidats à l’émigration clandestine qui ont été arrêtés par les gardes-côtes. Ces harraga avaient passé trois jours en mer, trois jours sans nourriture et sans eau. Ils ont été sauvés in extremis par un navire de pêche qui a alerté les gardes-côtes. L’intervention de ces derniers a permis leur évacuation vers le CHU d’Oran pour des soins. Après ces mésaventures, plus d’un parmi les candidats à la traversée clandestine réfléchirait aux risques encourus en cas de problèmes au large. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Ces «téméraires» tentent, chaque fois qu’il est possible, la traversée pour rejoindre l’autre côté de la rive. Il faut savoir que la majorité des jeunes harraga sont des récidivistes. Certains sont condamnés à des peines de prison avec sursis pour tentative d’émigration clandestine pouvant atteindre les six mois. Le bilan établi par les services de la gendarmerie nationale du groupement d’Oran, durant le mois de Ramadhan, fait ressortir que 54 harraga ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis. Pour rappel, la gendarmerie a eu à traiter, à Oran, 6 affaires de tentative d’émigration clandestine dans la wilaya durant cette période.
Par ailleurs, au niveau national, ce sont 200 affaires de ce type qui sont entre les mains de la justice. Le phénomène n’étant pas propre à une seule région du pays, toutes les villes côtières se sont transformées, par la force des choses, en des «rampes de lancement» pour ces missionnaires d’un genre fort particulier. Certaines localités se sont même vidées de leurs jeunes. Il a même été enregistré le départ clandestin de jeunes filles et de couples. Certains sont arrivés à bon port et ont réussi à s’installer, d’autres ayant pu passer les eaux territoriales algériennes ont atteint celles de la péninsule ibérique et ont été, malheureusement pour eux, interceptés par la marine espagnole. Dans ce cas de figure, la sentence est toujours la même : un temps de transit dans les camps avant l’expulsion vers le pays d’origine. Pour les plus chanceux, le «rêve» prend forme avec une installation, généralement précaire, en Espagne, en France ou dans d’autres pays d’Europe. C’est d’ailleurs l’expérience de ces derniers qui incitent les jeunes d’ici, rongés par les maux sociaux et par «l’injustice sociale», selon leur propre conception de la vie en Algérie, à tenter et retenter la traversée quitte à mourir en mer. A telle enseigne qu’ils se sont même dotés d’une devise: «Yakoulni el hout ou mayakoulniche el doud». Ces malheurs qui frappent cette sève de l’Algérie du troisième millénaire devraient inspirer les candidats aux prochaines élections pour enclencher un débat national sur la question. Si tant est que la chose intéresse les politiciens trop occupés à s’acheter des places en haut des listes...
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Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com