Oran - Revue de Presse

Irak, une sixième année d?enfer en perspective ? La «Pax Americana»: une véritable duperie



Cinq années d?occupation militaire. Bagdad est toujours à feu et à sang. Sous nos yeux hagards, les images d?horreur défilent en boucle: tirs d?obus de mortier, attentats à la voiture piégée, explosions...Comment ne pas ressentir l?impact de tous ces deuils qui font la une de l?actualité ? Comment rester insensible face aux souffrances de toute une population ? Comment ignorer les appels de détresse qui déchirent l?air ? Le peuple d?Irak serait-il condamné à perpétuité au malheur ?Encore une fois, l?Irak s?impose comme sujet brûlant d?actualité. Après une dictature implacable, une guerre dévastatrice contre l?Iran, une invasion cruelle suivie d?un interminable embargo inhumain, revoici l?Irak soumis au châtiment suprême. Les mauvaises nouvelles s?accumulent. La situation se complique, devient explosive. La violence s?installe dans les coeurs. Une véritable hystérie meurtrière gagne les grandes agglomérations. C?est désormais le cauchemar au quotidien, une véritable descente aux enfers. Le vertige impérialiste qui s?est emparé des Etats-Unis, et cela bien avant le 11 septembre 2001, déchaîne les passions et nourrit la résistance à l?occupant. «L?invincible» escadre, malgré toute sa gigantesque logistique, semble à bout de souffle. C?est l?enlisement total dans le bourbier et le calvaire sans fin pour les civils. La liste des victimes s?allonge et le risque est grand de voir les affrontements ethnico-confessionnels s?amplifier.Ca suffit, avons-nous envie de hurler ! «Cette punition collective contre le peuple irakien n?est pas acceptable», soulignait Lakhdar Brahimi, alors qu?il était l?envoyé spécial de l?ONU en Irak. Que cesse ce malheur qui n?a que trop duré ! Le pays sombre chaque jour un peu plus dans le chaos. La capitale de l?empire abasside, symbole de la grandeur arabe, entame sa 6e année de malheur dans l?indifférence quasi totale de l?opinion publique. Les armes de destruction massive (ADM), le prétexte avancé pour couvrir le déclenchement des hostilités, sont toujours introuvables. Publiée dans la plus grande discrétion, une récente étude du Pentagone confirme l?absence de lien direct entre l?ancien président irakien Saddam Hussein et le réseau Al-Qaïda, que l?administration Bush avait mis en avant pour justifier l?invasion de l?Irak. Les conférences internationales se suivent et se ressemblent. Tout comme pour le 10 mars, au rendez-vous d?avril prochain, les grandes puissances et les pays voisins vont encore une fois montrer leur incapacité à ramener la paix dans ce pays meurtri. Pas le moindre consensus international en faveur de la stabilité entre Nouri El Maliki et Condoleezza Rice.La superpuissance impériale a fini par opter pour la politique du pire.Après avoir réamorcé la poudrière palestinienne en signant un blanc-seing au successeur de Sharon, la voici en quête de nouvelles ruses pour vendre sa guerre. Le mensonge ne suffit plus, tout comme d?ailleurs l?important déploiement militaire. Bush n?est pas Francis Ford Coppola. Son scénario hollywoodien de reconfiguration du monde ne fait plus rêver que son entourage immédiat. Sa «victoire» sur l?Irak exsangue a dévoilé les limites de sa stratégie. Le silence devant les corps des GI?s rapatriés dans le secret le plus total se fait de plus en plus assourdissant.Venus au prétexte d?abattre une tyrannie, les «Rambos» ont fini par s?incruster dans le décor apocalyptique sur fond de fumées noires et de carcasses sanguinolentes. Tout un peuple se voit imposer une imposture totalitaire qui n?a rien à envier à l?ère saddamiste. Il n?y a guère d?autres qualificatifs pour désigner cette barbarie des temps modernes dite «humanitaire». L?Amérique qui a créé les Ben Laden, les Saddam et consorts, qui a levé une légion de jihadistes pour bouter les Soviétiques hors d?Afghanistan, qui a installé, financé et encouragé les mouvements les plus dangereux, les islamistes les plus extrémismes et les despotes les plus rétrogrades, ne semble pas avoir retenu la leçon de ses échecs. La voici encore une fois empêtrée dans une immense anarchie sanglante.Ouvrons la parenthèse et interrogeons-nous sur le nouveau désordre mondial diligemment orchestré par l?équipe actuelle qui arrive au bout de son mandat. Une chose est certaine: aux Bush et à leurs affidés, il ne sera pas décerné de brevet de vertu international, bien au contraire. Leurs mensonges éhontés pour déclencher une guerre, leur hypocrisie à peine camouflée pour berner une opinion publique inquiète et la violence sans limite dont ils ont fait preuve pour atteindre leurs objectifs méritent l?oscar de la cruauté humaine et du harcèlement humanitaire.  Lorsque tombent les masques



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