Crise mondiale

Il paraît que lundi dernier, il y eut une crise boursière aux USA et que le Down Jones a dégringolé. Ce qui a surpris le monde, c'est que des institutions plus que centenaires sont capables de s'écrouler comme des châteaux de carte. C'est dire que le rêve américain prend tout son sens dans ces moments-là. Chez nous, cela fait longtemps que la crise ne nous saisit plus. A part les problèmes cardiaques de certains.

C'est qu'elle nous quitte qui nous surprendrait ! Pas d'inquiétude. Elle n'est pas prête de disparaître. Car, contrairement à la croissance qui est visible, elle opère en souterrain. Bien enracinée. Elle nous aime trop. Depuis toujours - elle fait partie de notre vie. Il y a des générations qui n'ont jamais connu les périodes de croissance. Tant mieux, car leur adaptabilité est naturelle. Ce n'est pas demain qu'elle s'évaporera. Notre repère, c'est le manque. L'opulence nous étoufferait. Imaginez une société où tout le monde aurait du travail. Une société où nous n'aurions pas d'enseignants vacataires. Une société où chômeraient les bureaux de recrutement. Une société où le piston pour un job ferait rire. Même plus le temps de tailler une bavette, nous ne connaitrions même plus nos propres voisins. Que dis-je, nos propres parents seraient abandonnés dans des hospices.

Chauffés et bien entretenus ! Faute à pas le temps - trop de travail. Nos enfants seraient gavés d'activités en tout genre. Ils n'auraient de ce fait pas le temps de trainer. On s'achèterait des bonnes consciences. Des codes de conduite sur mesure. La vie par procuration. Laissez-nous notre crise, on y tient. Ne venez surtout pas nous demander notre secret et la formule pour demeurer éternellement en crise. Ça c'est notre affaire, notre spécialité.