Mila - Ecologie

Protection du bassin versant Beni Haroun (Mila): Nécessité d’un couvert végétal permanent



Protection du bassin versant Beni Haroun (Mila):  Nécessité d’un couvert végétal permanent




Des corrections torrentielles et la mise en place d’un couvert végétal par un reboisement intensif doivent être opérées rapidement pour fixer les sols, lutter contre l’érosion, le ravinement, l’envasement et l’effritement des terres.

Spécialistes de l’environnement et cadres forestiers sont unanimes à considérer que la viabilité du bassin versant passe par la densification des actions de reboisement.

Tecsult, un bureau d’étude canadien, a diagnostiqué le terrain et mis en place les mécanismes à même de lutter efficacement contre les effets de l’érosion. L’expérience canadienne, relayée par ledit bureau d’étude, a été mise à contribution il y a près de 8 ans.

Se basant sur la géomorphologie du terrain, l’étude, initiée en 2006, a conduit à l’élaboration d’un plan d’aménagement et de protection (PAP) du bassin versant, qui étale son manteau sur une superficie de 7.600 km2 et est l’un des plus peuplés d’Algérie.

Il (bassin versant) chevauche sur 4 wilayas: Mila, Constantine, Sétif et Oum El Bouaghi, et est la ligne de partage des eaux qui se déversent dans le barrage Beni Haroun. Lequel PAP a déterminé, par ordre de priorité, 7 zones où il y a nécessité d’intervenir dans le court, moyen et long terme.

La zone prioritaire n°1 étant, à l’évidence, la protection du pourtour du lac en question. Corrections torrentielles et mise en place d’un couvert végétal permanent à travers l’intensification des travaux de reboisement, -cette seconde opération étant la seule alternative à la fixation des sols-, constituent autant d’actions figurant au menu de ce programme.

L’opposition des riverains et l’indivision des terres posent problème

«La lutte contre le phénomène de l’érosion, le ravinement, la réduction de l’envasement et l’effritement des terres, est un combat de tous les jours», souligne Tarek Chetouane, chef de service mise en valeur des terres à la Conservation des forêts.

«Si, par exemple, on ne reboise pas à Oued Seguène, aujourd’hui, dans 20 ou 25 ans, l’érosion se répercutera immanquablement sur le barrage», alerte-t-il

L’étude prospective de 2006 a aussi mis en exergue le besoin de réalisation entre 4.000 et 6.000 ha de plantations forestières.

«Les actions et les travaux entrepris à cet effet ont largement dépassé cette prévision, dès lors qu’entre 1994 à 2006, nous avons réellement concrétisé ce programme à hauteur de 5.000 ha», affirme T. Chetouane.

Durant la même période, le secteur des forêts a réalisé 3.500 ha de plantations oléicoles, 5.000 ha de reboisement, 250.000 m3 de corrections torrentielles et 3.000 ha d’amélioration foncière.

Des travaux de reboisement de 4.000 autres hectares, plantations fruitières (1.600 ha) et corrections torrentielles (20.000 m3), ont été concrétisés de 2006 à 2010.

Au titre du présent quinquennat, 75.000 m3 de corrections torrentielles seront lancés, et 4.000 ha de plantations oléicoles, 1.500 ha de pratiques agricoles, 30 km de plantations haies vives et 35 km de cordons en pierres, sont en cours.

Aux dires de notre interlocuteur, cette dynamique prometteuse a connu un coup de frein. Et de s’expliquer: «La mise en place de plantations forestières à Ouled Khelouf, de surcroît sur des terres incultes, a buté sur les réticences, voire la ferme opposition des riverains. Sur les 500 ha prévus à cet effet, nous n’avons pu réaliser que 250 ha.»

A Hamala, Grarem et certaines autres localités, les actions programmées sont contrariées par la nature complexe des terres en indivision, ainsi que la résistance des agriculteurs et des habitants.

Attribuant dans une large proportion ces énormes contraintes au facteur humain, il enchaîne: «Si les citoyens eux-mêmes ne respectent pas la nature et ne s’adaptent pas aux normes en vigueur, en évitant de pratiquer les labours dans le sens de la pente et en se conformant aux techniques de culture anti-érosives, ils ne feront que déstabiliser davantage les sols et aggraver les effets "d’érodabilité" des terres.» 


Mahmoud Boumelih






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