Mila - Ecologie

MILA - Silence! On achève le parc forestier national!



MILA -  Silence! On achève le parc forestier national!




L’ampleur des incendies enregistrés, cet été, a fait réagir les techniciens de la corporation des forestiers, par le biais de leur Fédération nationale.

Dans une déclaration rendue publique, à temps, le secrétariat exécutif fédéral de cette organisation syndicale, affiliée à l’UGTA, a condamné énergiquement ces feux ravageurs qui ont détruit un pan entier de notre patrimoine floristico-faunistique national.

«Les dégâts occasionnés par ces phénomènes de mise à feu sont très importants. Il se pourrait qu’ils dépassent largement le seuil provisoire des 100.000 ha de couverture végétale et des milliers d’espèces de faune sauvage », a-t-il souligné, affirmant qu’une partie réputée hautement protégée, de milliers d’arbres fruitiers, de centaines de ruches et de zones importantes des parcs nationaux considérées comme réserves protégées caractérisées par la richesse et la diversité de leur potentiel faunistique et floristique ont été décimées.

«Des mises à feu délibérées, simultanées, planifiées dans le temps et l’espace, à travers le choix des zones de départ de feux, pratiquement inaccessibles aux premières interventions, favorisées par des pics caniculaires et des conditions favorables garantissant une propagation vertigineuse de plusieurs fronts d’incendies à la fois, d’une rare violence et constituant des vagues de feu dévastatrices.»

Cela conduit à prononcer «l’état de désastre écologique à grande échelle et de considérer par ailleurs le patrimoine forestier national sinistré», écrit-on dans le même communiqué.

Pour Abdelmadjid Takouk, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des forêts, de la nature et du développement rural, relevant de la Centrale syndicale de Sidi-Saïd, il est grand temps pour cette importante corporation de se mobiliser autour d’un thème fédérateur et d’une mission aux objectifs clairs et bien définis, afin de redorer le blason d’un secteur moribond, terni par une gabegie sans précédent et une gestion archaïque et hasardeuse sans cesse ballottée et déviée de sa principale mission!

Devant tant de préjudices causés au patrimoine forestier dans un pays en proie à une dégradation effrénée de la productivité des terres, provoquée par l’érosion accélérée du sol due à un déboisement inquiétant, l’avancée des déserts, la destruction des équilibres écologiques déjà précaires et fragilisés, la sonnette d’alarme est déjà actionnée depuis fort longtemps, estime notre interlocuteur, d’autant plus que, bureaucratisée à outrance, l’administration des forêts a besoin, plus que jamais, d’une nouvelle stratégie aux missions claires et aux prérogatives bien définies.

Une administration plus spécialisée, forte et disposant de plus amples prérogatives où le forestier, cet élément clé et incontournable, sera réhabilité en tant qu’agent de l’Etat mandaté pour une mission de puissance publique, à travers la redynamisation de la police forestière dotée de l’ensemble de ses attributs et autres moyens dissuasifs règlementaires.

«L’âme et la santé de l’homme exigent la noblesse et la beauté des décors vivants... Faire disparaître le décor dégradant de l’érosion, les pans de montagnes à la végétation mutilée et agonisante, les maquis calcinés, les espaces moribonds...»

Tout cela n’est possible que par un retour à la véritable mission du secteur des forêts, en l’occurrence, une politique clairement engagée de défense et de restauration des sols, au sens plein du terme.

Le reste, tout le reste n’est que bavardage de bureaux feutrés, de projets morts nés et de budgets colossaux jetés à travers ces… flans de montagnes calcinés et dénudés à jamais!


Abdelmadjid M’haïmoud



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