Medea - Revue de Presse

Médéa 20 ans de prison pour meurtre


«La victime, que Dieu ait son âme, m'avaitplaqué contre le sol et, en voulant me dégager, je ne sais comment lui avoirporté ces coups de couteau. Je regrette mon geste et je demande pardon.»Un pardon qui ne sera pas accordé, par letribunal criminel près la cour de justice de Médéa, au dénommé M.Z., âgé de 27ans, célibataire et sans profession, demeurant à Ksar El-Boukhari, accuséd'homicide volontaire avec préméditation, dont a été victime le dénommé Y.N.,âgé de 24 ans et demeurant lui aussi dans la même ville au moment des faits. Ala condamnation de M.Z. s'ajoutent celles de trois autres jeunes, M.S., F.Z. etA.M., âgés entre 21 et 23 ans, tous demeurant à Ksar El-Boukhari, poursuivispour non-assistance à personne en danger et non-dénonciation de crime, alorsqu'ils avaient assisté à cette partie de beuverie durant laquelle le crimeavait été commis.Une affaire dont les faits remontent, selonl'arrêt de renvoi dressé par la chambre d'accusation près le tribunal de KsarEl-Boukhari, au samedi 5 août 2006, aux environs de 21h30, au niveau du stadecommunal de Ksar El-Boukhari. En effet, à la suite d'une altercation entre M.Z.et la victime, au cours de laquelle cette dernière reçut les coups de couteau,les quatre accusés prirent la fuite en abandonnant le blessé. Et ce n'est quele lendemain matin que le cadavre de Y.N. fut découvert par un jeune berger quialerta les services de sécurité. Une affaire qui s'est retrouvée, la semaine dernière,devant le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa. A la barre, M.Z.adoptera la même attitude tout au long de l'interrogatoire: «J'étais ivre maisje me rappelle les mots grossiers que la victime m'avait proférés. Je n'avaisaucune intention de tuer, je voulais simplement me défendre. Nous étions descamarades et rien ne nous opposait. Quand nous étions partis, Y.N. étaittoujours vivant.» Et le président d'enchaîner: «Mais pourquoi n'étiez-vous paspartis alerter les services de sécurité ou chercher des secours?» Et l'accuséde répondre: «J'étais ivre et j'avais peur, monsieur le président.» Une réponseque feront tour à tour les trois autres accusés qui maintiendront que lavictime était bien vivante au moment de leur départ.Pour la partie civile: «Les déclarationsdes quatre accusés nous suffisent pour dire que les faits de l'homicidevolontaire et de la non-assistance à personne en danger de mort sont établis.Nous demandons que justice soit rendue.» Quant au procureur de la République,il ira dans le même sens: «Nous sommes en présence d'un crime abominable. Aussibien le principal accusé que les trois autres ont laissé mourir leur camaradedes suites de ses graves blessures qui avaient entraîné cette forte hémorragie.De plus, l'accusé principal, qui est un récidiviste notoire avec un casierjudiciaire chargé, avait ordonné à ses trois acolytes de tenir le silence. Ilsne méritent, par conséquent, aucune circonstance atténuante. C'est pourquoinous réclamons la prison à vie pour M.Z. et cinq ans de prison ferme chacunpour M.S., F.Z. et A.M.» Les sept avocats engagés dans cette affaire tenterontde minimiser les faits reprochés à leurs mandats en plaidant les circonstancesatténuantes les plus larges, notamment pour le principal accusé dont l'avocatdira: «C'est une victime de la société. De parents divorcés dès son jeune âge,il a toujours vécu dans la rue. Les preuves de l'homicide volontaire ne sontpas établies. Nous demandons à cet honorable tribunal de nous accorder saclémence en requalifiant l'accusation en coups et blessures volontaires ayantentraîné la mort sans intention de la donner.»Ce que n'acceptera pas le tribunal criminelprès la cour de justice de Médéa en maintenant l'accusation d'homicidevolontaire avec préméditation pour M.Z. et de non-assistance à personne endanger pour M.S., F.Z. et A.M. qui ont été condamnés à 20 ans de prison fermepour le premier, alors que les trois autres ont écopé chacun de 3 ans de prisonferme. L'accusé principal devant également verser 250.000 dinars aux parents dela victime à titre de dommages et intérêts.
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