La face cachée de la ville thermale de Bouhanifia

Bouhanifia aurait pu faire le plein-emploi des jeunes chômeurs en investissant davantage dans le secteur du tourisme, qui regorge de nombreuses potentialités inexploitées.Le secteur du tourisme dans la wilaya de Mascara est incarné par la ville thermale de Bouhanifia, mais dont le développement est assujetti à des actions d'envergure susceptibles de charmer les touristes et les curistes pour peu que les responsables daignent y apporter leur contribution.
À cet effet, force est de constater que les sites historiques ne manquent pas dans la région, mais l'état du désintéressement ne peut encourager de telles initiatives.
Dans ce contexte, et en dépit du lancement de plusieurs opérations visant à corriger les erreurs commises dans le passé, des blocages et autres bricolages sont enregistrés dans ce secteur, même si la volonté et le fonds manquent le plus, pour mettre en valeur ces potentialités sous-exploitées.
La direction du tourisme de la wilaya de Mascara lance périodiquement des appels d'offres, mettant en relief des opérations susceptibles d'être concrétisées grâce à un financement local ou national. Mais, sur le terrain, les résultats sont peu satisfaisants pour attirer touristes et curistes et booster le développement local grâce à ce secteur porteur.
C'est le cas de la ville thermale Bouhanifia, ou Aquae Sirenses anciennement, qui s'illustre par un tourisme de masse et dont l'activité n'a pas été vraiment affectée par la situation, malgré une baisse d'affluence à cause des restrictions liées à la Covid-19.
Si les gens de passage dans la ville effectuent d'importantes dépenses pour l'hébergement, la restauration, les soins, les cures, les excursions et diverses autres opérations, les prestations de services demeurent loin des attentes des clients, très critiques au sujet du manque d'hygiène, de l'absence d'espaces verts et du paiement des droits de stationnement en toutes circonstances à l'intérieur de tout le tissu urbain
. En effet, les curistes et les touristes, qui piaffaient d'impatience pour prendre un bain, affichent leur déception à leur sortie, évoquant des cabines sales. Pour l'un d'eux, ces cabines devraient en principe être nettoyées après chaque usage, ce qui n'est malheureusement pas le cas.
Ainsi, les saletés s'accumulent à longueur de journée, avec entassement des objets abandonnés par les usagers, dont des lames de rasoir, des restes de morceaux de savon et autres emballages de produits de beauté.
"La propreté dans de tels endroits ne doit pas être un vain mot. Elle est censée être effective, faute de quoi elle est susceptible de transmettre des maladies. Pour cette raison, les cabines et les douches doivent être lavées à grande eau par les agents désignés pour cette tâche", a formulé un visiteur.
Dans le même tableau de la série noire, les visiteurs déplorent l'absence d'espaces verts à l'intérieur du tissu urbain, des endroits recherchés pour des pauses ou l'oxygénation, sachant que la ville est réputée par la chaleur qui se dégage de ses sous-sols.
Sur le plan infrastructurel, hormis certains établissements, qui se distinguent de par une propreté irréprochable, d'autres par contre sont pour la plupart dans un piteux état, où le minimum d'hygiène n'existe pas et où l'on se heurte à des cafards, à des rats ou autres bestioles rampantes.
Aussi, l'environnement dans la daïra de Bouhanifia est en permanence agressé par des hôteliers irrespectueux des lois, un constat visible à l'?il nu, avec des eaux usées provenant des hôtels qui sont directement déversées dans l'oued El-Hammam, engendrant pollution et odeurs nauséabondes tout au long de l'année. En outre, il y a lieu de mentionner que la ville manque considérablement de toilettes publiques.

A. B.