Coup d’envoi sous les salves du baroud
Le rituel est ainsi établi, les semaines culturelles inter-wilayas se suivent et se ressemblent dans cette belle capitale de la Mekerra. Sidi Bel-Abbès accueille cette fois-ci, une délégation des artistes de Laghouat durant une semaine, du 20 au 25 de ce mois de novembre pour que le public local découvre surtout l’odeur du baroud et le rythme goumbri, les dunes et l’horizon du grand Sahara. Un moment fort pour la population nordiste des bords de la Mekerra. «Fenêtre sur le patrimoine» est le leitmotiv derrière lequel avance cette caravane culturelle pour nous montrer les merveilles du sud. Vendredi dernier et en ouverture, l’on a assisté sur la place du 1er novembre à un spectacle haut en couleur avec «Farkat aghouat», ses mousquets bien bourrés et ses tirs de salves en l’air qui produisent sur le corps un effet de légende des «anciens». Un spectacle à ciel ouvert qui sera suivi à la résidence universitaire «1500 lits» par des chants de méditation, dirigé par la troupe «Derb assil».
Une animation à travers laquelle l’on a pu sentir un air de spiritualité et de recueillement. Samedi sur la place «Wi’am», une autre formation folklorique «Baroud aghouat» ont repris le même argument pour exprimer le fond culturel, dominé par l’esprit des «Ajwads» d’antan et la résistance contre l’agresseur -tous les agresseurs-, un pan entier de notre histoire. Prenant le relais, l’ensemble musical «Mazhania» a offert un gala de musique super tonifiant et mis du feu chez le public tant la cadence et le rythme ont fait travailler les corps. Et la nuit, les artistes laghouatis ont convié les spectateurs à une soirée de chansons locales typiques toujours empreintes de cette coloration, et cette empreinte qu’on retrouve que sur cette terre riche en culture. Les jours qui suivront, d’autres surprises attendent le public et déjà à la Maison de la Culture, une animation des grands jours démontre que ce qui manque est d’inciter la population de se mêler à la fête. Cette lacune gâche, comme à chaque fois, l’occasion de créer un impact dans la vie de tous les jours et ne pas enfermer ces rencontres entres «artistes». Toutefois, l’essentiel est d’installer des gestes traditionnels qui permettent de développer ces arts qui, soit dit en passant, demeurent très «folklorisés». D’autant que de nos jours on parle de spectacles vivants qui font interactions avec les «gens». Nous en sommes à mi-chemin du voyage, voyons ce qui sortira des bagages de ces artistes, venus de si loin et découvrons.
Ahmed Mehaoudi
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Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com