Laghouat - A la une

Le puits et le «gaouri»


Quelque part dans la wilaya de Laghouat, le wali en visite dans un hameau pas loin de la localité d'Aflou. «Nous avons soif», décoche un citoyen à la face du premier responsable de la wilaya. «Nous ne voulons rien, juste de l'eau pour étancher notre soif», se plaint le quadragénaire. «Un puits creusé par un colon en 1959 est la seule source dont nous disposons dans ce village, et à chaque fois que nous prions, nous supplions Dieu de lui accorder pardon et miséricorde», se confie le villageois devant un wali tout ouïe. Pourquoi cette «histoire» ' Une histoire qui interpelle notre conscience collective chloroformée, en ce sens que quand tout va bien on peut compter sur les autres, mais quand tout va mal on ne peut compter que sur soi. Parce que toute sa vie durant, Larbi a, de tout et de tous, usé, abusé, (dés) abusé, taxé, (re) taxé, ponctionné, embobiné, embobeliné, emberlificoté..., il décida, avant le grand départ pour le monde des Allongés, de léguer au monde des Debout (s), laissé derrière son dos arqué, un message crypto testamentaire, peu accessible à l'esprit trop carré des bipèdes. Quelques instants infinis avant sa mise en bière, dans le jardin caché de sa (dernière) demeure trop cousue, Larbi, voulut battre publiquement sa coulpe, en reconnaissant, dans un fou rire agonisant, que si l'argent n'a jamais fait le bonheur de personne, alors pourquoi lui, l'ultra argenté, il ne l'a jamais rendu à ceux qu'il a, toute sa vie durant, volé sans jamais compter' Acte fondateur de tout pouvoir dit «positif», pour Larbi, après l'argent, il y a le flouze, puis l'oseille, vient juste après de l'argent encore, puis encore le pognon et ensuite le blé, la galette fraîche, puis encore et toujours la thune et enfin le trésor... Parce qu'après l'argent, il y a la mort, le néant au-delà, puis plus rien du tout. A l'article non écrit de la faucheuse, Larbi se regarda, pour la dernière fois de sa vie, dans un miroir en or massif pour déclamer d'une voix d'orfraie que beaucoup de blé nuit au blé. Un peu comme celui qui clamse d'une overdose... de bonheur après une vie délavée de grand malheur... Alors, en quittant son monde à lui, Larbi se souvint que celui qui a de l'argent met dans ses deux poches, celles de devant et celles de derrière, tous ceux qui n'en ont pas. Démarrant de ce vrai faux postulat, Larbi, avant de passer, avec un sourire mi-jaune mi-blasé, vers l'autre monde, se rendit compte que l'argent, c'est bien tout ce qui lui reste lorsqu'il aura tout perdu...
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