Guelma

L'épopée de la libération



Le roman de la libération remonte à 1945. Une date qui a constitué un tournant historique dans la quête de l'indépendance. Tout a commencé lorsque les alliés ont manifesté leur joie d'avoir vaincu les pays de l'Axe et à leur tête le nazisme hitlérien. C'était l'annonce de la fin de la Seconde Guerre mondiale avec l'espoir de voir les pays colonisés reconquérir leur indépendance et leur souveraineté.Les soldats algériens avaient construit une autre image de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une image d'un pays qui allait une fois pour toutes se débarrasser du statut de colonisé assujetti à ses lois scélérates et sa condition de sujet de seconde zone.
Hélas, le rêve s'est transformé en cauchemar et l'espoir de voir le pays et le peuple algérien bénéficier de sa liberté et de son indépendance, s'est évaporé sur fond d'une amertume indescriptible.
Les massacres du 8 mai 1945
La France coloniale avait bien récompensé les soldats algériens en tirant sur des Algériens qui sont sortis participer aux manifestations de la victoire et la fin de la Seconde Guerre. Cet événement criminel a été le prélude de la rupture pure et simple avec le cordon ombilical du colonialisme et ses affres.
L'historien Mohamed Harbi relate cette période charnière du Mouvement national en martelant que «Le 8 mai 1945, tandis que la France fêtait la victoire, son armée massacrait des milliers d'Algériens à Sétif et à Guelma. Ce traumatisme radicalisera irréversiblement le Mouvement national. Les massacres du 8 mai 1945 dans les régions de Sétif et de Guelma sont considérés rétrospectivement comme le début de la guerre algérienne d￾findépendance. Cet épisode appartient aux lignes de clivage liées à la conquête coloniale», assène-t-il.
La majorité des historiens y compris les historiens français, affirment que «la révolution algérienne a commencé avec les massacres du 8 mai 1945».
Cette date marquera à jamais l'imaginaire collectif des Algériens et le Mouvement national qui vivait au rythme des tiraillements et des divisions à cause des approches antagoniques quant à la manière et les moyens pour mettre un terme à la machine coloniale et ses ravages.
Novembre ou la Toussaint rouge
9 ans après l'horreur du 8 mai 1945 un mouvement armé pour la libération du pays a vu le jour. C'était le moment décisif dans la perspective de rompre avec les approches réformistes qui ont caractérisé le Mouvement national. C'était l'instant inattendu de l'ensemble des protagonistes de l'époque que ce soit pour les Algériens ou pour les Français.
Le 1er Novembre constituera le point de non-retour qui inaugure une nouvelle étape dans les rapports entre le peuple algérien et le système colonial français.
L'insurrection du Novembre a donné naissance à la lutte armée du peuple algérien. C'est une démarche qui a ouvert le champ à l'ensemble du Mouvement national et au peuple algérien pour prendre en main son destin et sa marche inéluctable vers l'émancipation et la libération. des installations militaires, commissariats, entrepôts, équipements de communications et des bâtiments publics ont été la cible d'une organisation née sur les décombres des luttes politiques au sein du Mouvement national en général et le PPA-MTLD en particulier.
Le Front de Libération nationale (FLN), c'est de lui qu'il s'agit. Cette prouesse a provoqué l'ire de l'administration coloniale française.
La naissance de l'élan révolutionnaire chapeauté par le FLN s'est cristallisée par un appel de ses fondateurs au peuple algérien en l'interpellant à «s'associer dans une lutte nationale pour la restauration de l'Etat algérien, souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes de l'islam pour mettre fin à une colonisation qui dura près d'un siècle et demi», signe son premier appel inaugurateur d'une nouvelle étape politique et historique. Ce sont les jeunes du Mouvement national qui ont pris la responsabilité de rompre avec le statu quo colonial en faisant du comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA), constitué de Mohamed Boudiaf, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Krim Belkacem, Rabah Bitat et Larbi Ben M'hidi que le FLN a pris corps dans la perspective de mener une action armée et donner au peuple algérien un instrument de lutte pour arracher son droit à l'autodétermination, à savoir, l'Armée de Libération nationale (ALN).
L'offensive du Nord-Constantinois et le Congrès de la Soummam
L'offensive du Nord-Constantinois du 20 août 1955 a fait entrer la révolution algérienne dans une étape cruciale de son processus du combat libérateurs. C'est à partir de cette offensive que la révolution a su et pu créer les conditions de son organisation et de sa restructuration à même de faire entendre la voix d'un peuple en arme pour restituer sa souveraineté et son indépendance.
Les responsables militaires du Nord-Constantinois, avec la grande contribution de Zighoud Youcef, ont pu faire une insurrection dans l'insurrection pour débloquer et desserrer l'étau qui guettait les autres régions comme c'est le cas pour les Aurès par l'armée coloniale française.
Des batailles rudes et des combats ont été menés par les vaillants soldats de l'ALN contre l'arsenal ultra-sophistiqué de l'armée coloniale. C'était l'internationalisation de «le problème de la question algérienne a été inscrit à l'ordre du jour de l' et la France est mise en accusation».
Cet événement historique et ce tournant dans la guerre de Libération nationale avait vite accéléré le processus de lutte. C'est ce qui a permis l'organisation du Congrès de la Soummam du 13 au 20 août 1956 qui s'est soldé par un programme politique et militaire pour asseoir le projet révolutionnaire avec une assise qui donnera à la révolution algérienne une dimension internationale.
Le Congrès de la Soummam a pu structurer l'élan révolutionnaire armé en le dotant de deux structures essentielles à savoir le Conseil national de la révolution algérienne (Cnra) et le comité de coordination et d'exécution (CCE).
Ce saut qualitatif qu'avait connu le mouvement de Libération nationale avait suscité le mécontentement et le courroux de l'administration coloniale jusqu'à entamer des campagnes militaires musclées y compris dans son sol.
Le 17 octobre 1961 est une date charnière qui restera indélébile dans la mémoire des Algériens. Le massacre de Paris reste vivant dans les esprits.
La création du gouvernement provisoire avait signé l'étape déterminante de la revendication sine die de l'indépendance via des négociations avec les représentants de l'administration coloniale.
Les 11 décembre 1960 et 17 octobre 1961...
L'ultime combat s'est cristallisé à travers l'adhésion pleine et entière de toutes les catégories du peuple algérien avide à l'indépendance. Le 11 décembre 1960 est l'expression du rejet de l'ordre colonial d'un peuple qui a fait face à la barbarie et les tueries de l'armée coloniale. C'était le prélude pour des accords qui ont scellé le sort de la France coloniale et la reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie avec la signature à Evian les accords qui entérinent l'autodétermination du peuple algérien et l'annonce de cessez-le feu signe de la fin de la nuit coloniale.



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)