
L'université Frères Mentouri de Constantine, via son laboratoire dédié aux études linguistiques, a organisé les 15 et 16 novembre un séminaire international sous le thème «L'investissement dans la langue : réalité et perspectives».La rencontre, tenue à l'auditorium Mohamed Seddik Benyahia, a réuni nombre de spécialistes en linguistique, majoritairement arabophones, venus d'Inde, de Jordanie, du Qatar, mais aussi des professeurs des différentes universités nationales, pour débattre de l'importance de l'utilisation de la langue arabe, en particulier dans les recherches scientifiques, la médecine, les discours politiques et l'enseignement.La directrice du laboratoire organisateur de l'événement, le docteur Yamina Benmalek, s'explique : «Pour notre séminaire international nous avons invité des spécialistes de 9 pays différents ainsi que des professeurs algériens afin de permettre l'échange et arriver ainsi a trouver des solutions communes pour potentialiser l'investissement dans la langue arabe a l'échelle internationale et énumérer par l'occasion les valeurs identitaires.» Des thèmes variés ont été restitués, soulignant l'importance d'une bonne maîtrise des langues pour un meilleur investissement.A l'heure où le tiers des Algériens (11 millions) sont francophones selon les statistiques établies en 2014 par l'OIF, détaillées dans la communication intitulée «La francophonie et l'enseignement du français en Algérie : réalité d'un investissement», présentée par les professeurs Aldjia Outaleb et Zineb Haroun, le professeur Hacen Laib a mis l'accent sur l'importance de l'investissement dans la langue arabe pour freiner son déclin.Le laboratoire existe depuis 2001, il est constitué de 19 spécialistes en linguistique, en didactique et même en confection de dictionnaires. Il a bénéficié des travaux pédagogiques, dont une revue qui en est à son 11e numéro. Son principal but est le sauvetage de la langue arabe, un objectif devenu pressant car le simple fait de voir comment les jeunes diplômés des universités algériennes s'expriment pousse à s'interroger sur la qualité de l'enseignement !Le Dr Benmalek a tenté de nous expliquer le phénomène : «Le problème se pose déjà à l'école primaire car il n'y a pas un équilibre entre la langue écrite et la langue parlée, qui est souvent un mélange d'arabe dialectal, d'arabe littéraire ou même de français ! L'élève traine ensuite ces lacunes avec lui jusqu'à l'université.»
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ilhem Chenafi
Source : www.elwatan.com