Constantine - Ecologie

Le pin pignon dans le subhumide gréseux du Nord de Constantine


Le pin pignon dans le subhumide gréseux du Nord de Constantine
Le pin pignon ou pin parasol (Pinus pinea. L)


AIRE DE RÉPARTITION

Exclusivement méditerranéen, le pin pignon a une aire naturelle mal connue. Supposé originaire de Crête ou d’Anatolie, on le retrouve dans les pays du pourtour méditerranéen jusqu’en Asie mineure ; c’est en Espagne qu’il est le plus répandu.

En Afrique du Nord, le pin pignon est assez rare. On pense qu’il a été introduit bien qu’il soit bien venant.

En Algérie, on le retrouve sur le littoral du Centre et de l’Est sous forme de reboisements, ainsi qu’en petits bouquets à proximité des habitations.

DESCRIPTION BOTANIQUE

C’est un très bel arbre, de 25 à 30 m de hauteur, facilement reconnaissable à sa cime en dôme portée par un éventail de branches très serrées.

Quand il est jeune, le tronc est brun rouge et devient gris clair par la suite. Il est assez droit et fort.

- Les aiguilles, sont souples et longues de 10 à 18 cm et de 1,5 à 2 mm d’épaisseur. Elles sont rassemblées par deux, d’un vert glauque foncé, elles persistent trois à quatre années sur l’arbre.

- L’inflorescence est en avril – mai, les chatons mâles sont cylindriques groupés en épis. Les chatons femelles, vert à rose sont ovoïdes, solitaires ou en petit nombre, sur un pédoncule.

- Les cônes globuleux, brun luisants mesurent de 07 à 13 cm de long.

- La graine grise, de 1 à 2 cm est munie d’une aile courte. La maturation demande trois (3) périodes de végétation avant la chute de la graine qui se produit en automne.

ÉCOLOGIE

Le pin pignon est une essence de lumière qui se développe bien quand elle n’est pas soumise à la concurrence. Elle aime la chaleur et supporte les grands froids exceptionnels de moins 20°C. Il lui faut 400 à 800 mm de précipitation par an. Accepte divers types de sols, bien qu’il préfère les terrains siliceux du littoral.

C’est une espèce rustique et assez résistante, si elle est plantée dans les limites de son aire. Elle peut vivre jusqu’à 400 et 500 ans.

UTILISATION

Depuis l’antiquité, il a été cultivé pour ses graines comestibles.

Son bois clair blanc jaunâtre, n’est pas trop apprécié à cause des nœuds nombreux, probablement dû à sa culture d’arbre fruitier.

La production moyenne de graines est de 500 kg/Ha/An.

Son exploitation vers 80 à 120 ans est d’un rendement de 3 à 4 m3/Ha/An.

Son port lui donne une grande valeur esthétique. C’est un arbre d’ornement très apprécié dans les parcs et les jardins.



Bibliographie :

H.EDLIN et M.NIMMO, 1979 – Encyclopédie visuelle des arbres ; Elsevier séquoia, Bruxelles 255p.

ALEXANDRE SEIGUE, 1985 – La forêt circum méditerranéenne et ses problèmes, Aubenas d’Ardeche France p193 – 196.

Article de Gadiri N et Zanndouche O/INRF Baïnem (La forêt Algérienne n° 2 / Dec 1996).



LE PIN PIGNON DANS LA WILAYA DE CONSTANTINE

En Algérie et au Maroc, le pin pignon est appelé localement « Chadjaret el-fasdaq » et la graine de pin pignon est appelée « fesdaq » qui renferme une petite amande allongée, comestible, à saveur agréable, utilisée surtout en confiserie.

La région ou le pin pignon a donné de bons résultats et sans contexte le massif de djebel Ouahch, qui réunit les conditions écologiques de cette espèce : substrat gréseux, bonne pluviométrie et sans concurrence végétale pour sa croissance

En 1975, a commencé le reboisement de ce site avec le pin pignon par l’ex-ONTF sur une superficie de plus de 3 000 hectares.

Le comportement de cette espèce depuis sa plantation à ce jour est très satisfaisant, bonne adaptation au milieu avec une très bonne croissance des arbres et de fructification, ainsi qu’une meilleure résistance à la chenille processionnaire que le pin d’Alep dans les peuplements.

Le seul facteur qui est entrain d’éliminer cette espèce, après le chêne liège qui était prépondérant dans cette région, est le feu, le plus souvent provoqué, pour régénérer le diss, pour le parcours des bovins.

Même la régénération est aléatoire par la charge importante du cheptel durant toute l’année (surpâturage...)

Aussi, une réflexion doit être prise par les pouvoirs publics pour solutionner les contraintes qui se posent à la pérennité de cette espèce dans le massif de djebel Ouahch, où une partie du territoire, devrait lui être consacrée dans le cadre des concessions des terres agricoles ou de mise en valeur pour la production du « fesdaq », qui est actuellement commercialisé clandestinement dans certains pays voisins.

Une étude de faisabilité doit être réalisée pour trouver la formule idoine pour la création d’entité fiable dans ce domaine, avec un programme de recherche sur les débouchés du bois, des aiguilles, des restes des cônes…de cette espèce.



Fait à Constantine, le 3 décembre 2009 dans le cadre d'une contribution citoyenne pour le renouveau du secteur des forêts dans l'économie du pays par Abdelouahab Karaali


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