CONSTANTINE

En dépit d'une rallonge d'une heure, le sursaut escompté pour booster un taux de participation, demeuré inférieur à 30% au pointage de 18 heures, n'a pas eu lieu. Ramené à 39,21 % à la clôture, ce taux maintiendra tout de même la capitale de l'Est au top 5 des circonscriptions abstentionnistes à travers le territoire national.
Une abstention qui a vraisemblablement profité au vieux parti puisque le FLN s'est adjugé un «plébiscite» à travers le vote des Constantinois avec 50% des sièges à pourvoir, soit 6 sur 12, talonné par le RND en pleine déroute avec seulement 3 sièges. Le parti d'Abdallah Djaballah, le MJD en l'occurrence, est arrivé en troisième position avec deux mandatements à la députation alors que le PT de Louisa Hanoune arrive en dernier avec un seul siège. En effet, sur 573 763 personnes inscrites au niveau des 1 232 bureaux de vote, seuls 224 944 électeurs ont exprimé leurs voix, soit un taux de participation global de 39,21%. Pendant la matinée où l'on a enregistré une affluence très faible (3,23% à 10h), ce sont essentiellement des seniors qui étaient au rendez-vous. Aussi, si le taux de participation à la commune rurale de Ibn Ziad a atteint les 58,73% à la clôture, celui de la commune de Constantine, qui compte 312 715 inscrits, n'a pas dépassé les 33 29%. S'agissant du déroulement des élections de manière générale, la présence timide des représentants des partis politiques devant surveiller le scrutin a été le fait marquant de cette journée. Même les partis réputés par leur capacité de mobilisation à l'instar du RND, du FLN ou encore ceux de l'alliance de l'Algérie verte n'ont pas déployé de surveillants. Selon un candidat en lice, ils seraient «pas moins de 125 bureaux de vote où la surveillance n'est pas assurée par les partis. » Et en cause, a expliqué ce dernier, «une bourde» commise, semble-t-il par l'administration qui aurait appelé les partis en lice à designer leurs représentants à la dernière minute en sus de l'incapacité de certaines formations à fournir des surveillants. Sur un autre registre, dans un communiqué diffusé quelques heures seulement avant la clôture des élections, le Parti du renouveau algérien (PRA) a déploré «la pénurie» des bulletins de vote portant le sigle de sa formation au niveau de plusieurs bureaux de vote. Aussi, est-il mentionné dans le document qu'«un recours a été déposé auprès du Cwisel». Le PRA, à l'instar d'autres partis, a dénoncé également le comportement de certains militants de l'Alliance présidentielle notamment, lesquels auraient «soudoyé» les électeurs en leur proposant des sommes d'argent contre leur voix. Le scrutin à Constantine, notamment au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjeli a été marqué également par «une confusion et des failles» que les électeurs n'ont pas manqué de dénoncer. Outrés par certaines méprises», un citoyen est allé jusqu'à déchirer sa carte de vote en signe de protestation : son nom ne figurait pas au fichier de son bureau de vote.