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Bataille de Taghasra à Biskra : un autre éclairage sur le lourd sacrifice consenti pour le recouvrement de l'indépendance




La bataille de Taghasra, qui a eu lieu le 27 septembre 1956, près d'Ain Zaâtout (60 km au nord de Biskra, dans la wilaya VI historique), apporte un éclairage édifiant sur le lourd sacrifice consenti durant la Révolution par l'Armée de libération nationale (ALN) pour le recouvrement de la souveraineté nationale, soulignent des Moudjahidine de la région.Abdelmadjid Chelouai Benhocine, membre de l'ALN et passionné de l'histoire des Ziban a précisé, dans un témoignage à l'APS, que cette bataille, connue localement sous le nom de "Bataille d'Ourchedmas", s'est poursuivie pendant 20 heures d'affilée le 27 septembre 1956.
Ce moudjahid rapporte que l'affrontement a eu pour théâtre une zone montagneuse marquée par une topographie très accidentée. En contrebas du djebel Frah, qui fut le champ de bataille, un groupe d'à peine 180 combattants algériens ont affronté quelque 4.000 soldats de l'armée de l'occupation française, lourdement armés.
Chelouai Benhocine ajoute que les forces coloniales avaient voulu, en représailles de l'explosion d'un train par une bombe des Moudjahidine, ainsi que de l'attaque du centre militaire de la ville de Maâfa, dans la région, donner une leçon aux moudjahidine. L'armée française, ayant eu vent de la tenue, près d'Ain Zaâtout, d'une réunion de combattants algériens venus de plusieurs régions dont Ain Touta, Mchouneche, Djemora et Djebel Lazreg, a mobilisé d'importantes forces pour attaquer le lieu de la réunion que les Moudjahidine croyaient "sûr".
La bataille qui s'ensuivit, pourtant inégale au regard de l'armement et de l'équipement des soldats français, se souvient ce Moudjahid, s'est soldée par la mort d'au moins 400 membres des forces coloniales contre 70 martyrs côté algérien, et 8 blessés entre djounoud et population civile.
Chelouai Benhocine estime que cette bataille a constitué un "véritable test" pour les combattants algériens de la première génération, moins de deux ans après le déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954.
Une épopée qui a attisé le feu de la Révolution dans les Ziban
Le même témoin ajoute que les forces coloniales avaient beau tenter de répandre l'idée selon laquelle les Français auraient attaqué l'ALN pour "punir" les populations civiles collaborant avec les moudjahidine, l'écho de cette héroïque bataille a retenti bien au-delà de la région de Biskra et renforça les rangs de la Révolution, désormais soutenue par l'ensemble du peuple.
Une Révolution bientôt rejointe par des cohortes de jeunes gens ne jurant que par l'indépendance de l'Algérie, selon ce témoin.
Se référant à des témoignages de combattants engagés dans cette bataille, des Moudjahidine ont raconté que les djounoud avaient défendu leurs positions avec beaucoup de bravoure et de courage, malgré le déséquilibre des forces en présence.
"Déséquilibré est un mot bien faible lorsqu'on sait que l'armada coloniale disposait de chars, d'artillerie lourde, de 24 avions de guerre, d'hélicoptères et de bombes au napalm pour embraser les positions des soldats de l'ALN", souligne, Abdelmadjid Chelouai Benhocine. Le courage, la témérité, le sens du sacrifice, mais aussi l'habileté des combattants de la liberté ont cependant fait capoter le dessein des français, tout en minimisant les pertes parmi les rangs de l'ALN.
Cette bataille décisive est aujourd'hui perçue comme un épisode glorieux des nombreuses épopées de la guerre de libération nationale (1954-1962).
Les exploits des djounoud algériens ont prouvé que ces derniers n'étaient pas, comme le prétendaient l'administration et la presse française, des "hors-la-loi" mais des hommes et des femmes prêts au sacrifice suprême pour l'indépendance de leur pays.
Parmi les héros qui furent les acteurs de cette épopée, l'interlocuteur de l'APS a cité, entre autres, Abdallah Agouni, Omar Assassi, Abdelkader Azil et Mohamed-Cherif Benakcha.
Les Moudjahidine et tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de cette région affirment que cette bataille fut "le début d'une nouvelle phase pour élargir la portée de la Révolution et avertir les laquais de la France coloniale, surtout après l'arrivée de Ahmed Ben Abderazak Hamouda (chahid Si El Haouès) dans la région, suivie de l'organisation des structures de la wilaya VI historique".
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