Pour la deuxième fois en sept mois, le wali de Béjaïa
a signé, mercredi dernier, des décisions ordonnant la fermeture temporaire de
six cabarets et discothèques, tous implantés à Tichy.
Si officiellement la raison invoquée par la wilaya est «la non-conformité
de ces établissements avec la réglementation», d'aucuns lient ces décision de
cessation d'activité à la pression exercée, depuis plusieurs mois, par les
habitants de cette station balnéaire située sur le littoral Est qui n'ont cessé
de protester, parfois violement, contre «la prolifération du phénomène de la
prostitution». Il y a trois ans, le prédécesseur de l'actuel wali avait aussi
ordonné la fermeture d'une vingtaine de débits de boissons alcoolisées à
travers le territoire de la wilaya pour «infractions à la réglementation». Cette
fois-ci, «ces décisions de fermeture ne sont pas définitives mais sont
destinées à servir d'avertissement aux exploitants. En cas de récidive, des
fermetures définitives seront envisagées», explique une source de la wilaya.
Ces décisions se réfèrent à un arrêté promulgué le 29 octobre 2005
régissant l'exploitation des «établissements de divertissements». Ces
discothèques avaient été destinataires, il y a sept mois, de décisions de
fermeture pour les mêmes motifs. L'administration accorde, peu de temps après, un
délai de 6 mois pour permettre aux exploitants de se conformer à la réglementation.
De leur côté, les exploitants qui se disent «être conformes à la loi», ont
baissé rideau en espérant une levée de la décision de fermeture dont ils font
l'objet. Ceci intervient une semaine après une vague d'arrestations par la
police de plusieurs femmes dans cette région balnéaire. Elles sont appelées à
comparaître devant la justice. Quelques jours auparavant, des dizaines de
personnes ont marché dans la rue pour réclamer des autorités de «mettre fin au
phénomène de la prostitution».
Ce n'est pas la première manifestation du genre dans cette zone balnéaire.
Fin mai dernier, une centaine d'habitants de Tichy
avait observé un rassemblement pacifique devant le siège de la sûreté de daïra
pour réclamer, une nouvelle fois, des pouvoirs publics de «mettre un terme à la
prostitution». Les jeunes protestataires avaient bloqué la route nationale
reliant Béjaïa à Sétif et à Jijel. Les manifestants
ont déjà eu à fermer à plusieurs reprises cette route nationale pour réclamer
le départ de ces femmes des discothèques implantées tout au long de ce littoral.
Les protestataires précisaient que «leur action n'est nullement dirigée contre
l'activité commerciale des hôtels ou autres lieux de débits de boissons, mais
uniquement contre la prostitution». Durant la nuit du 5 au 6 mai dernier, huit
hôtels avaient été saccagés par des jeunes suite à un rassemblement. Les jeunes
se sont attaqués à l'aide de pierres aux façades vitrées des hôtels et aux
boîtes de nuit. Les véhicules qui étaient garés dans les parkings ont aussi fait
les frais de la descente punitive des assaillants. Les huit propriétaires
d'hôtels saccagés ont déposé plainte contre 25 présumés auteurs «d'actes de
destruction de biens privés». Certains de ces présumés auteurs de saccage ont
été identifiés, tout récemment, et sont sous le coup de poursuites judiciaires.
«Nous exploitons nos hôtels en toute légalité», se défend, de son côté, un
gérant d'un hôtel.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com