Béjaia - Tarik Djerroud

TARIK DJERROUD, ROMANCIER ET EDITEUR «Je vis dans l'univers de l'écriture»


TARIK DJERROUD, ROMANCIER ET EDITEUR «Je vis dans l'univers de l'écriture»
Rencontré au Salon Djurdjura du livre qui s'est tenu cette semaine à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, l'écrivain et éditeur Tarik Djerroud nous a accordé cet entretien. Cet écrivain à peine âgé de trente-sept ans est auteur de trois romans publiés. Il nous en parle...

L'Expression: Vous êtes présent au Salon «Djurdjura» pour la seconde fois. Quelles sont vos impressions concernant l'événement?
Tarik Djerroud: Je suis très heureux de me trouver, ici à Tizi, entre mes amis et les membres de la famille de la culture. Ce Salon du livre commence à prendre de l'importance et s'inscrit dans une logique de tradition et souligne un regain d'intérêt grandissant que la population voue pour celui qui s'apparente comme le meilleur ami de l'homme, c'est-à-dire le livre. Tant de titres, d'éditeurs et d'auteurs me laissent songeur et mon profond souhait est la pérennité de l'événement. La passion de la lecture et l'honneur de la culture se donnent la main ces jours-ci, ici à la Maison de la culture Mouloud Mammeri, pour le grand bonheur des lecteurs. Seul bémol, le manque de publicité au niveau de la ville...

Vous êtes à votre troisième roman. Voulez-vous nous en dire plus?
Effectivement, mon troisième roman «Au nom de Zizou» est désormais sur les étals. Il s'agit d'un roman initiatique, situé entre l'innocence de l'enfance et l'apprentissage des rudiments de la vie. Damien, le narrateur, tient un journal intime dans lequel il consigne ses souvenirs avec son idole, Zizou, qu'il considère comme un dieu. Longtemps, l'enfant vivait avec cette idée jusqu'au jour où il découvrira des réalités familiales qui lui éclairent la lanterne de ses certitudes par un éveil vers le monde des adultes. Beaucoup de masques tombent et l'enfant se découvre une personnalité qui lui fait déjà peur. Bref, «Au nom de Zizou» s'attelle à montrer le processus de l'endoctrinement des enfants et ses dérives dévastatrices. Aussi, par le biais de ce roman, on s'aventure dans une ambiance qui réunit le réalisme de l'enfance et l'hypocrisie des adultes.

Vous êtes écrivain et éditeur également. Comment pouvez-vous concilier ces deux passions?
Depuis quelques années, je vis dans l'univers de l'écriture en tant que journaliste et auteur. Ceci dit, mon souhait de partager mes «coups de coeur» littéraires, m'a poussé à la création de la maison «Belles-Lettres» qui donne la part belle aux livres d'histoire, de la sagesse et du monde des idées. La culture algérienne est riche et je compte contribuer autant que faire se peut à capitaliser ce patrimoine et le mettre entre les mains de mes concitoyens. Dans la même ligne, j'ouvre les portes à tous les jeunes talents pour exister, s'exprimer et se frayer un chemin dans l'univers de la littérature d'expression amazighe, arabe ou française.

Des projets pour 2012?
Oui, bien sûr! Actuellement, un quatrième roman est entre les rotatives d'une imprimerie. Intitulé «Hold-up à la Casbah», ce roman amorce un retour vers les années 1800-1830 où je m'aventure entre les rouages des relations franco-algériennes de l'époque pour découvrir comment les grains de blé donnés par les Algériens ont été récompensés par des «boulets de feu». C'est un roman qui prend les tonalités d'une enquête sans concession aucune, les problèmes sont suivis à la trace où même les battements de coeur sont analysés avec une dose de psychologie. On y rencontre Napoléon, Talleyrand, Deval, De Bourmont, le dey Hussein et son drogman Bensamoun et toute une galerie de personnages historiques qui ont marqué l'époque tels les négociants Cohen et Buschnach. L'intérêt de ce roman n'est pas de ressasser la haine mais de dire que l'Algérie et la France ont raté beaucoup de rendez-vous avec un grand destin commun. Faisons de l'année 2012 une escale pour un nouveau départ par le partage des richesses, de la connaissance et de l'espérance...


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