Souk El Tenine( Béjaïa)
Un enterrement, la Fatiha et? un sauve-qui-peut Nos cimetières, comme d?ailleurs ceux des autres, n?ont pas l?habitude d?un quelconque genre d?agitation subite qui viendrait trancher avec le climat de sérénité, de deuil et de consternation que l?ont connaît aux funérailles. Ce qui s?est passé le week-end dernier dans la région de Souk El Tenine, dans la côte est de Béjaïa, avait de quoi alimenter la rubrique de l?insolite et surtout plonger un cimetière dans le plein scénario hitchcockien avec un soupçon d?irréel. Venons-en aux faits. Le pas lugubre et lent, une grande foule accompagnait le défunt à sa dernière demeure, une victime d?un accident de la circulation que l?on a déplorée et pleurée (que Dieu ait son âme). Le cortège funèbre a pris fin dans un silence religieux au cimetière du village où, ayant fini de poser les dalles couvrant la tombe, la dernière pelletée de terre a invité à la Fatiha que prononce, de tradition, l?imam qu?entoure une foule à l?esprit théoriquement absorbé par les « amin » qui clôturent la prière. Un moment sacré où seule la voix de l?imam couvre les lieux. Ce jour-là, il fallait aussi compter avec un incident « surnaturel » lorsque, subitement, la tombe a commencé à doucement aspirer la terre, comme un sable mouvant. Sur le coup, d?aucuns ont cru à une scène qui vient directement d?un conte de revenant. Affolement général et sauve-qui-peut. L?incident a provoqué une trentaine de blessés dont des fracturés. Tout le monde a eu la peur de sa vie. En deux temps, trois mouvements, la foule a vidé les lieux. L?imam y compris. Dans le cimetière, pas âme qui vive. Que s?est-il réellement passé ? Le temps de reprendre ses esprits et passée la panique, on s?est rendu compte que la terre a glissé sous l?effet d?une dalle tombale qui aurait cédé. On reprend alors les funérailles, soulagés et ramenés à la réalité de notre époque, et priant Dieu d?accueillir le défunt en Son Vaste Paradis.
Posté par : sofiane
Ecrit par : K. Mejdoub
Source : www.elwatan.com