La difficile métamorphoseS’il y a un service qui est directement lié au citoyen, c’est incontestablement celui du public, entendre par là toutes les administrations normalement au service du peuple. Ce service public tant décrié remplit, cependant, tellement mal son rôle que le commun des mortels en arrive à se demander s’il peut être encore d’une quelconque utilité. Le citoyen a beau dénoncer, parfois de vive voix, les carences et les insuffisances d’un système qui ne peut ou ne veut pas entamer sa mue. En vain! On continue à travailler dans des structures conçues pour une petite ville - nonobstant le fait que Bejaïa a explosé en 20 ans à peine -, avec des méthodes archaïques et... la mauvaise humeur en prime pour tout accueil. Il est notoirement connu que nous avons tous en commun le sang chaud et la colère facile. Quel est celui d’entre nous qui ne pique pas au moins une protestation par heure?
Pour le fonctionnaire, la victime est toute trouvée et il n’a qu’à choisir une proie parmi les nombreuses personnes qui se présentent devant lui au mauvais moment.
A la banque, aux impôts, la mairie, la daïra ou la wilaya, les situations prêtent souvent à rire. Elles seraient même à verser dans l’escarcelle de l’anecdotique si le gueulard n’était pas au service de l’engueulé. Et pour ne rien arranger, les passe-droits font florès, certains s’en vantant ouvertement au vu et au su de tout le monde. Les écarts de langage et les admonestations publiques sont à sens unique et demeurent l’apanage des néo-bachagas : les fonctionnaires. L’apathie générale ambiante et l’inhibition de toute velléité de révolte font le lit de pratiques que tout le monde sait, dénonce bien timidement en aparté et... finit par accepter. Pour un peu, le citoyen trouverait légitime ce que les ronds de cuir lui font subir. C’est d’autant plus vrai qu’il en arrive à accepter d’être rudoyé... même à l’hôpital, par un employé de seconde zone, souvent en mal de reconnaissance de mérites qu’il suppose grands.
De nos jours, les cols blancs travaillent moins et quand ils le font, c’est sous assistance informatique et dans des conditions de confort qui s’améliorent de jour en jour. Pendant qu’ils se prélassent bien au frais, la chaîne de citoyens est directement exposée à l’air chaud que l’unique climatiseur déverse dans le couloir au fond duquel se trouve l’unique guichet. Le drame, c’est qu’en plus, ils râlent à longueur d’année, se plaignant de maigres revenus, de citoyens irrespectueux et d’une charge de travail trop lourde. Le mouvement semble faire tâche d’huile en gangrenant même certaines études privées : la caste des notaires étant celle qui a «mauvaise presse» pour le temps mis à ficeler un dossier, fut-il celui d’une simple procuration.
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Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com