Bejaia - Revue de Presse

Privatisation de l'UGB de Béjaïa: Vent de colère à l'ENMTP


Ce sont 2.300 travailleurs de l'Entreprise nationale de matériel de travaux publics (ENMTP) qui ont pris part à une journée de protestation, pour exiger l'annulation de la décision prise par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) portant sur la privatisation de l'unité de grues de Béjaïa (UGB). A Oran, les travailleurs de l'unité commerciale ont cessé toute activité dès le matin, et le secrétaire général de la section syndicale et membre du conseil de participation de l'entreprise, M.Azzouzi, nous a affirmé que cette action vise non seulement à exprimer le soutien à leurs collègues de l'UGB, qui, en cas de concrétisation de cette transaction, pourraient perdre leurs emplois. En clair, pour notre interlocuteur, cette mesure pourrait toucher d'autres unités de l'entreprise, en dépit du fait que cette dernière est répertoriée parmi les 13 entreprises les plus performantes du pays, du fait qu'elle détient, malgré la concurrence de certains opérateurs privés spécialisés dans l'importation de matériel de travaux publics, 35 % du marché national et que, chaque année, elle réalise des bénéfices conséquents. Par ailleurs, notre interlocuteur estime que cette décision a été une surprise, étant donné que lors d'une visite au complexe d'Aïn Smara, dans la wilaya de Constantine, Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la promotion des investissements (MIPI) s'est montré rassurant quant aux perspectives de l'entreprise. De même que le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, lors de sa visite à l'occasion de la fête du Travail. « Cette décision peut avoir des répercussions négatives sur l'entreprise, notamment dans le domaine de l'emploi, un domaine où beaucoup a été fait avec le recrutement de pas moins de 100 diplômés dans le cadre du pré-emploi et de la convention passée avec des établissements universitaires spécialisés dans la fabrication mécanique », devait conclure notre interlocuteur. Contacté, le représentant syndical de l'UGB, M. Mouhoubi, est revenu plus longuement sur la genèse, en rappelant que l'unité a loué, en 2004, un petit atelier à un privé spécialisé dans la fabrication de cabines sahariennes, avec une possibilité de sous-traitance avec l'UGB pour la fabrication des charpentes métalliques avec le concours techniques d'agents soudeurs de l'entreprise. Toutefois, ce locataire qui ne payait pas à temps ses redevances locatives a été mis en demeure en 2006. Entre-temps, l'idée de passer à la filialisation de l'entreprise, pour passer à une organisation plus adaptée aux données du marché, a germé au sein de la direction générale et concrétisée avec le partenaire social et approuvée à tous les niveaux de la hiérarchie dont la SGP. Mais contre toute attente et sans accord avec le partenaire social, l'UGB a figuré, le 4 mai dernier, sur la liste des entreprises privatisables. Ce qui était à l'encontre même des principes annonciateurs de toute opération de privatisation qui ne devait concerner que les entreprises défaillantes, en d'autres termes celles ne pouvant plus se placer dans le marché national ou arrivées en cessation de paiement. Or, a fait remarquer M. Mouhoubi, ce n'est pas le cas de l'UGB, seule unité en Algérie et en Afrique qui produit en moyenne 90 grues par année de différents tonnages, ainsi que d'autres équipements tels les rétrochargeuses. Cette mesure paraît inopportune à un moment où le secteur des Travaux publics et du bâtiment connaît un réel essor. Cette décision, a poursuivi notre interlocuteur, a été perçue par les travailleurs de l'unité comme un coup de poignard dans le dos et les a amenés à organiser, en signe de protestation, un débrayage de 3 jours. Parallèlement, un dossier ficelé a été remis au SG de la centrale syndicale qui s'est montré très attentif à la question en faisant parvenir une correspondance au ministère de l'Industrie et de la promotion des investissements et appelant les travailleurs à plus de retenue. Ne voyant rien venir, le conseil syndical a appelé à une journée de protestation nationale et, d'ici dimanche prochain, si aucune réponse n'est donnée par la tutelle, d'autres actions ne sont pas à écarter, devait conclure notre interlocuteur.
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