Béjaia - Ouzellaguen

Ouzelaguen - Ifri olive: A la conquête du marché chinois



Ouzelaguen - Ifri olive: A la conquête du marché chinois
L’entreprise de conditionnement de l’huile Ifri Olive part à la conquête du marché chinois.

Après avoir exporté, depuis 1996, ses huiles au Canada, en Afrique du Sud, en France, en Suisse, aux Emirats arabes unis et au Sénégal, cette entreprise implantée à Ouzelaguen, (Béjaïa) part à l’assaut de l’empire du Milieu.

Ifri Olive, un des trois opérateurs qui exportent l’huile d’olive à Béjaïa, a déployé toute une stratégie en amont et en aval pour muscler l’offre à l’export.

Cette marque a participé, en septembre 2011, au salon de Guangzhou, en Chine. La participation à cet événement s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle stratégie lancée pour découvrir de nouveaux débouchés à l’export.

Et le paquet a été mis pour séduire un pays qui a été désigné par le Conseil oléicole international comme étant l’un des marchés les plus prometteurs.

La Chine aurait importé 30.000 tonnes d’huile d’olive, en 2010.

C’est la première entreprise à prospecter le juteux marché chinois où toutes les attentions y sont tournées.

«Nos produits ont réussi à séduire. Nous comptons désormais sur un partenaire chinois qui a d’ores et déjà lancé un site internet dédié à notre marque en chinois. Les potentialités sont exponentielles», affirme Zahir Kemiche, gérant de l’entreprise.

L’huile d’olive peut devenir un bon filon susceptible de booster les exportations algériennes hors hydrocarbures. Pour l’heure, elles restent pourtant dérisoires.

«Nous sommes en pleine phase d’apprentissage, de prospection et d’analyses sur le terrain compliqué et rude de l’exportation», estime cet opérateur.

Il s’agit désormais de trouver les leviers et comprendre les accès aux marchés extérieurs», dit-il.

Triste réalité, la majorité de l’huile d’olive produite en Algérie est une huile lampante, donc déclassée à cause de son acidité. Ifri Olive a décidé de changer la donne et de redorer l’image de l’huile algérienne à l’étranger. Commercialiser l’huile d’olive algérienne à l’étranger n’est pas une mince affaire.

«A chaque salon, (Allemagne, Marseille…), les clients nous disent que notre huile a un bon goût, et qu’elle est fruitée.

Mais pour produire une telle huile, il faut que le processus de fabrication soit respectueux des normes de qualité», affirme M. Kemiche. Les entreprises algériennes ne sont pas rodées à l’export. Le marché à l’exportation est difficile.

Parmi les contraintes liées à l’export, M. Kemiche évoque «l’éparpillement et la non-structuration de l’offre locale.»

Aussi, ce chef d’entreprise souligne que «même si les opérations d’exportation sont exonérées des droits de douane et d’impôts et même si le paiement se fait par anticipation, les exportateurs algériens de l’huile d’olive sont loin de satisfaire les quotas qui leur sont réservés dans les accords d’associations».

«Les pays européens se protègent trop», relève M. Kemiche qui souligne une contrainte: une pratique protectionniste exercée par les pays européens: «l’instauration de la note organoleptique.»

«Un jury de dégustation peut à tout moment juger que la qualité du produit n’est pas bonne.»

«Face à un tel verdict sans appel, l’exportateur se retrouve désarmé, car il ne peut pas confronter ce verdict avec une autre appréciation d’un jury algérien. Où est le jury de dégustateurs qui a été formé par l’institut technique de l’arboriculture fruitière (ITAF) ?», cet opérateur oléicole.

La promotion de l’exportation d’huile d’olive conditionnée est l’un des principaux défis de la filière oléicole algérienne. Une stratégie a été mise en place par un instrument d’aide: M. Kemiche souligne l’«aide appréciable du Fond de promotion des exportations».

Les exportateurs réclament «un fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée et un financement des opérations d’intérêt public visant à faire connaître davantage le produit algérien, à travers des campagnes de promotion et la commercialisation au profit des entreprises privées.»

D’autres opérateurs déplorent «une faible aide à l’export consentie par le Fonds de soutien et de la promotion des exportations (FSPE), pour couvrir les frais de transport et des expositions dans les foires internationales.»

Qui des prix pratiqués à l’export ?

«Cette année, les prix ont flambé et le marché sera difficile à l’export, mais on restera présents pour subsister», confie M. Kemiche.

Et pour mieux résister, il faut innover. L’entreprise a développé toute une gamme de nouveaux produits à base d’huile d’olive destinés à l’export : du thon à l’huile d’olive, de la salade aux piments (Hmis), du fromage à l’huile d’olive avec son partenaire Ramdy et bien d’autres produits du terroir.

Aussi, M. Kemiche note une grande demande à l’export en grignon, sous produit de la trituration des olives utilisé comme biocarburant.

Pour mener à bien ce processus d’innovation M. Kemiche affirme tirer beaucoup profit des «aides appréciables assurées par les universités de Béjaïa ,Tizi Ouzou, le centre de recherche scientifique et technique en analyse physico-chimiques (CRAPC) de l’université de Bab Ezzouar et le Centre algérien du contrôle de la qualité et de l’emballage (le CACQE).»

Le premier choix à 700 DA :

Les prix de la vraie huile d’olive sont appelés dans les mois à venir à atteindre des niveaux élevés compte tenu de la faiblesse de la production. Les mauvaises récoltes ont induit une envolée des cours de l’huile d’olive. Les prix flirtent avec les 500 voire 700 DA le litre. L’huile extra-vierge qui coûte 700 DA la bouteille de 75 cl est très peu produite en Algérie.

Et le peu de cette huile de premier choix qui est produite a du mal à se vendre. Le marché algérien n’en n’est pas demandeur.

«Sans doute par méconnaissance de la différence de qualité», explique un embouteilleur. Aussi, même si l’huile d’olive importée est taxée à 17% de TVA et à 30% de droits de douanes, sur les étals, elle se retrouve au même prix que l’huile produite localement.

Et encore, la concurrence était encore plus rude avant que le gouvernement ne rectifie le tir en décidant de porter à 1511 le nombre d’articles interdits à l’importation dans le cadre de la ZALE (Zone arabe de libre-échange). Fort heureusement, l’huile d’olive en fait partie.

L’algérien consomme peu d’huile d’olive

Les Algériens aiment beaucoup l’huile d’olive. Pourtant, ce produit ne se vend pas bien en Algérie. Le pays produit peu et ne consomme pas assez d’huile d’olive. La consommation en Algérie est la plus faible de tout le bassin méditerranéen. Alors qu’un Grecque, par exemple, consomme jusqu’à 25 litres d’huile d’olive par an, l’Algérien ne consomme, en moyenne, qu’un litre par an, selon le Conseil oléicole international (COI).

La raison est d’abord imputable à la forte concurrence qu’exerce l’huile de graines (tournesol) qui est d’ailleurs injustement subventionnée pour les riches comme pour les pauvres.

La profession plaide pour un financement par l’Etat de campagnes d’encouragement et d’incitation à la consommation de l’huile d’olive.

Cherif Lahdiri



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