Le temps des secousses
Les partis politiques connaissent actuellement une effervescence sur fond de débat sur l’élection présidentielle d’avril 2009.
Pour certains, il s’agit d’être fin prêt pour le rendez-vous d’avril 2009, mais pour d’autres, l’heure est aux turbulences internes. Au sein du MSP, le conflit qui oppose la direction actuelle du parti à l’opposition alignée derrière Abdelmadjid Menasra, est loin de trouver son épilogue. Avant-hier, sur la chaîne de télévision Al Jazeera, Abderrazak Mokri, le sulfureux député du parti, connu pour ses propos tranchants, a lancé un énième appel à Abdelmadjid Menasra pour venir dialoguer à l’intérieur des structures du parti. Ce dernier vient en effet de lancer un véritable pavé dans la mare en laissant entendre qu’il serait candidat à la prochaine présidentielle. Ce qui n’est pas du goût de la direction du parti qui est engagée dans un contrat avec le président Bouteflika, dans le cadre de l’Alliance présidentielle. Pour les partisans d’Aboudjerra, l’opposition de Menasra repose sur des considérations d’ordre subjectif. Chose que le concerné rejette, en accusant Aboudjerra d’avoir cédé à la facilité du Pouvoir et d’avoir aussi abandonné les fondamentaux du parti pour sauvegarder ses privilèges. Au sein du Parti des travailleurs, la crise reste pour le moment larvée. En effet, les députés qui ont décidé de rompre avec le parti, pour rejoindre d’autres formations, se gardent pour le moment de monter au créneau. Mais, en privé, ils ne se gênent pas pour tomber à bras raccourcis sur Louisa Hanoune. Selon eux, «elle n’accepte pas le débat interne, la plupart des élus se comportant avec elle comme des vassaux». Pour ces dissidents, les slogans de «souveraineté» que la présidente met en avant dans ses interventions «sont surtout destinés à cacher les dérives internes du parti et sa gestion comme un parti unique». Pour ces députés, l’appel de Louisa Hanoune à la dissolution de l’actuelle assemblée et à des élections législatives anticipées ne répondrait qu’à «un désir de revanche à l’égard des députés qui ont claqué la porte du parti». Ces dissidences sont bel et bien là; reste que leur irruption dans le contexte politique actuel participe cependant à poser des interrogations. Le parti de Saïd Sadi n’échappe pas, lui aussi, aux turbulences. Dernier épisode en date: la démission de cadres locaux au niveau des assemblées élues de Bejaia. Ces derniers, dans un communiqué, en réaction à la décision du parti de les exclure, n’y vont pas de main morte à l’égard de Saïd Sadi dont il qualifie la gestion de stalinienne. Ces derniers, qui menacent d’ailleurs de publier bientôt un livre blanc, dénoncent aussi «l’enrichissement personnel du Docteur» comparé à «Mugabe», le dictateur zimbabwéen. En fait, l’action de ces élus locaux s’inscrit dans le même sillage que l’éviction, il y a un mois, de deux grandes figures du parti, en l’occurrence Hamid Lounaouci et Djamal Fardjallah, tous deux députés et membres de la direction nationale. Ces deux cadres dénoncent aussi le comportement «stalinien de Saïd Sadi» dans la gestion interne du parti. Pour la direction du RCD, qui ne manque pas à juste titre de noter la coïncidence des ces dissidences avec l’approche de la présidentielle, il y a comme un remake de tentative de redressement, à l’image de celui vécu par le FLN. Pour quel objectif?
H. Senouci
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Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com