Béjaia - LITTERATURE ALGERIENNE

Il y'a 48 ans , disparaissait Taos Amrouche



Il y'a 48 ans , disparaissait Taos Amrouche
Première romancière algérienne d’expression française, Marguerite Taos Amrouche (Marie-Louise pour certains), puisque c’est d’elle qu’il s’agit, aurait eu 111 ans le 4 mars 2024.
Elle a vu le jour un certain 4 mars 1913 à Tunis, non pas sous le sceau illégitime, comme le laisse entendre une légende tenace, mais issue d’un couple originaire d’Ighil Ali (wilaya de Béjaïa), qui s’est résolu à mener sa relation intime à son terme contre vents et marées.
En effet, son père, Belkacem Amrouche, de confession chrétienne depuis son jeune âge, n’avait d’autres choix que de s’envoler vers la Tunisie avec sa compagne de cœur, Fadhma Nath Mansour, mère de Taos, pour défier la décision des siens qui voulaient le marier à une autre fille du village.
À 23 ans, Taos fut inspirée par les chants et la poésie classiques berbères fredonnés par sa mère qui l’avait aidée à se lancer dans une recherche du terroir culturel de ses origines dont elle ne se séparera jamais durant le reste de sa vie.
Ainsi, par sa voix quasi surnaturelle, elle s’engagera, trois ans plus tard, soit en 1939, dans le monde artistique où elle aura comme premier bastion la ville de Fès, où elle fut invitée au Congrès de la musique marocaine pour arborer quelques couplets traditionnels kabyles.
Cette représentation lui ouvrira la brèche pour la suite de son parcours, puisqu’elle sera gratifiée d’une bourse d’études pour la Casa Velázquez, en Espagne, où elle sera initiée aux chants rituels de ce pays durant deux ans.
Durant cette période, le destin a mis sur son chemin le grand peintre français André Bourdil, son aîné de deux ans, avec lequel elle contracte son mariage avant de le suivre, en 1945, en France où ils s’installent.
En 1949, alors déterminée à aller au bout de sa vocation de chroniqueuse radiophonique, avec une expérience acquise entre 1942 et 1944 à Tunis et Alger, Taos Amrouche intègre l’espace radiophonique français pour lequel elle a conçu des émissions comme “Chants sauvés de l’oubli”, “Souvenons-nous du pays” et “L’Étoile de chance”, tout en se consacrant à l’animation d’une chronique hebdomadaire en kabyle, portant sur la littérature nord-africaine et le folklore oral, dans les studios de la Radiodiffusion française.
En 1966 et 1967, elle a eu les distinctions du Disque d’or, lors du festival des arts nègres de Dakar, et du Grand prix de l’Académie du disque, suite à l’enregistrement de plusieurs disques, dont Chants berbères de Kabylie. Pour avoir participé à Paris à la fondation de l’Académie berbère en 1966, l’Algérie l’avait méprisée, à telle enseigne que même son invitation au Festival culturel panafricain, en 1969, n’a pas fait partie des plans des organisateurs.
En 1968, elle publie Histoire de ma vie, un livre autobiographique appartenant à sa défunte mère Fadhma Nath Mansour Amrouche (1882-1967).
À 63 ans, Taos Amrouche tire sa révérence le 2 avril 1976 à Saint-Michel-L’observatoire, près de Paris, où elle fut inhumée, laissant derrière elle un répertoire littéraire composé de plusieurs romans comme Jacinthe noire (1947), Rue des tambourins (1969 réédité en 2014), L’Amant imaginaire (1975), Solitude ma mère (présenté par sa fille Laurence Bourdil et publié en 1995 à titre posthume par Joëlle Losfeld) ainsi que Le Grain magique (recueil de contes et poèmes de Kabylie 1966) et Carnets intimes (publié en 2014, à titre posthume), un recueil de 380 pages portant sur un montage de recoupements de l’auteur durant la période 1953-1960.
Quant à son recueil discographique, Taos Amrouche s’est distinguée par Chants berbères de Kabylie (1967) qui lui a valu le Grand prix du disque, Chants de processions, méditations et danses sacrées berbères (1967 et 1974), Chants de l’Atlas (1971), Chants espagnols archaïques de l’Alberca (1972), Chants berbères de la meule et du berceau (1975).






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