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Hommage à Tahar Oudjedi
C’était à la belle saison, saison de toutes les éclosions, saison où la nature est en fête ;
plus précisément un 8 mars, journée symbole de la femme dont il faisait sien le combat,
que Tahar OUDJEDI, artiste-chanteur à l'aube d’une carrière prometteuse, rejoignit l’au-delà
laissant ses proches et ses amis dans une tristesse et un désarroi immenses.

Qui ne se souvient de la marée humaine que ses funérailles avaient drainée, tant l’homme et l’artiste qu’il était inspirait respect et estime ?

Dix ans se sont écoulés déjà ! Mais son souvenir reste vivace dans le cœur de ses amis et ses "fans". Ses chansons sont aujourd’hui encore écoutées par les familles, dans les transports publics, avec beaucoup de ferveur et d’émotion.

L'artiste avait chanté une jeunesse en mal de repères, une jeunesse dont les rêves sont brisés, une jeunesse pour qui la vie est une douleur. Il avait crié le malaise et l’amertume d’une génération sacrifiée. Son style musical est à mi-chemin entre Aït-Menguellet et Ferragui, alliant la rigueur poétique du premier à la mélodie sentimentale du second.

Seul face à l’incompréhension et au silence de la société, Tahar s’inventa un rêve : quitter le pays, rêve qui se réalisera ; il s’installera et se mariera en France. Hélas, son destin le rattrapa puisque, trois mois plus tard, il connut une mort tragique.

Droiture, franchise, honnêteté, générosité sont autant de vertus que tous les habitants d’Akfadou reconnaissent à l'homme. Né en 1962 à Akfadou, il entamera sa courte vie d’artiste en 1990. Il dut vendre son véhicule pour créer sa propre édition (Ed. Tamazight) et produire lui-même son premier et dernier album de six titres : «Lbabur», «Taqcict», «Tassa», «Arrac», «Taâzizt» et «Imazighen» . L’album fut tiré à 10.000 exemplaires, tirage épuisé à présent, alors que sa cassette est toujours demandée par les citoyens.

Dans sa prime jeunesse, il était présent là où il y a mouvement. Il avait fait partie des comités de vigilance au lycée lhaddaden de Bgayet lors des événements de 80/81. Il faisait partie de la troupe théâtrale, du journal, du club «audio-visuel » du lycée…

Les vieilles de son village natal (Il-Baten) ont les larmes aux yeux lorsqu’elles se remémorent les fêtes traditionnelles où Tahar était toujours l’animateur en chef. Elles se souviennent de sa jovialité, de son humour. «Il aime beaucoup parler avec les vieilles et les vieux, c’est le seul qui nous accorde autant de respect et d’importance…» ne cessaient de répéter les vieilles que nous avions interrogées à son sujet.

Un hommage à cet enfant authentique de l’Akfadou doit être envisagé par les associations locales pour honorer sa mémoire. Elles le lui doivent bien, car l'artiste ne "meurt jamais". Ne l’oublions pas !


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