Béjaia - Tourisme Divers

Ecotourisme - Bejaia veut aller au-delà de la tendance



Ecotourisme -  Bejaia veut aller au-delà de la tendance




En plus de sa bande côtière des plus chatoyantes, et qui fait d’elle une destination touristique très prisée, Bejaia recèle un arrière-pays aux paysages spectaculaires et des curiosités archéologiques rares à même de renforcer son offre touristique. Le renforcement de l’attractivité de cette wilaya reste, toutefois, dépendant de la mise en place d’«une stratégie de valorisation réfléchie, coordonnée, et mise au service du développement local», estiment les spécialistes.

«Il y a un potentiel formidable, notamment en matière d’écotourisme et de tourisme de montagne. Nous allons tout faire pour le valoriser », avait indiqué le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Benmeradi, lors de sa récente visite dans la wilaya, qui n’a pas exclu la possibilité de «voir Bejaia devenir une wilaya modèle».

C’est qu’au-delà de l’investissement balnéaire, porteur d’un apport de 1.400 lits nouveaux, livrables avant la fin de l’année et qui viendront s’ajouter aux 3.400 lits déjà disponibles, et d’une offre foncière d’aménagement touristique de quelque 100.000 hectares, celui de l’arrière-pays n’est pas en reste, étant le siège d’un intérêt nouveau, mu principalement par un mouvement associatif dynamique. De nombreux projets y sont conduits, à titre expérimental certes, mais dont la réussite est à même d’enclencher une réelle dynamique. Le cas le plus éloquent en la matière reste la réalisation du musée de l’Eau à Toudja en 2010, initié par l’association universitaire Gehimab en concertation avec les associations culturelles locales, lequel, désormais, prend une autre dimension, ayant été promu à devenir un projet touristique intégré, avec en toile de fond la perspective de faire de la région un espace de découvertes et de récréation. Ce projet, qui a suscité l’admiration du ministre du Tourisme, vise à mobiliser les promoteurs pour investir des relais et éco gîtes sur une boucle de 70 km, disséminés à travers les montagnes, et répartis au moins sur trois communes que sont Toudja, Bejaia et Fénaia. El-Kseur, ville mitoyenne, est attendue, dans ce cadre, pour valoriser et mettre à la disposition des visiteurs, le site romain de Tiklat, qui, à lui seul, constitue déjà une vive attraction.

En fait, au cœur du projet, figure la remise au goût du jour de l’antique «route de l’eau», utilisée par les Romains en l’an 154 de l’ère chrétienne, pour acheminer l’eau de Toudja vers Bejaia, en empruntant un parcours aussi beau que difficile, au moyen d’ouvrages et d’équipements techniques qui forcent encore l’admiration. Un aqueduc de 37 km, des viaducs, des fontaines et des moulins à eau, des habitations adaptées, dont des vestiges sont encore «debout» et constituent les éléments centraux de ce décor, enrichi, de surcroît, par un défilé de sites et paysages d’une beauté à couper le souffle. Une vraie fresque naturelle et archéologique que d’aucuns voudraient valoriser pour donner un sens concret au tourisme de montagne ou écologique, et en faire un projet économique viable, d’autant que l’investissement exigé n’est pas très coûteux, et viendrait en appoint à une expérience similaire engagée dans la région voisine de Tazaboudjt, à 15 km à l’ouest de Bejaia, siège d’une tentative de mise en place d’une ferme équestre. Leur conjonction, selon les spécialistes, étant de nature à jeter dans la région occidentale de Bejaia, les jalons d’une vraie activité de tourisme et de loisirs, voire agricole, non seulement variée mais soucieuse aussi de la nature.

Plantée à l’intérieur du parc national de Gouraya, la ferme, dirigée par l’association «Djerba» y propose, bien qu’à titre restreint, un éventail de produits et d’activités, articulés autour du cheval, notamment des randonnées équestre et pédestre, des raids à cheval pour les cavaliers confirmés, et l’organisation de classes vertes pour les potaches et enfants handicapés. L’association entend, de plus, défendre et promouvoir le cheval barbe et le pur-sang arabe, dont la démarche a retenu l’attention des hauts cadres de l’agriculture et du tourisme, qui selon M. Benmeradi, entendent apporter toute leur aide pour le développement de ce type d’expérience.

Visiblement charmé, le directeur général de l’Office national du développement équin et camélidé (ONDEC), M. Ahmed Bouakaz, en visite sur les lieux, en compagnie de représentants de la Direction générale du Harras de France, n’a pas exclu de faire de Bejaia un lieu pilote, pour la protection et le développement de la race barbe, avec en perspective la possibilité de l’exporter vers la France où la demande est réelle.

En fait, les expériences sont légion, encouragées, à l’évidence, par la volonté de libérer les initiatives visant le renouveau rural en général, et celui du tourisme de montagne en particulier. Bejaia, à ce titre, pourrait en donner l’exemple.


APS

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