Déficit en lits universitaires à Béjaïa On appréhende le détournement de logements sociaux au profit des étudiants

La rentrée universitaire à Béjaïa commence mal, avec un déficit de près de 3 000 lits. Pour pallier au manque, les autorités de wilaya auraient donné leur accord pour l'attribution de 250 logements sociaux, de type F3, aux étudiants sans hébergement. Une solution provisoire d'une année... peut être des années. Pour le moment, rien n'est confirmé du côté de l'université de Béjaïa, encore moins du côté du ministère de tutelle ni d'ailleurs au niveau des services de la wilaya. Juste des discussions, des rumeurs et quelques actions «dans le flou» qui risquent de porter atteinte à la stabilité de la région et à la quiétude de la communauté universitaire. Une chose est sûre, la population est en colère. Et elle ne le cache pas. En effet, depuis dimanche dernier, une pétition circule sur le net et appelle à «la non transformation des logements sociaux de Sidi Ali Lebher en résidence universitaire». Une population composée des familles sensées en être les bénéficiaires et donc les propriétaires des nouveaux appartements, elles qui attendaient les clés depuis des années et des riverains qui s'opposent à des travaux de clôture visant à sécuriser les 250 appartements. Leur revendication principale étant d'attribuer ces logements aux familles qui en ouvrent le droit et non pas aux étudiants. Non sans insister sur la nécessité de «construire une véritable résidence universitaire digne de nos étudiants». Les familles protestataires appellent à «l'arrêt du bricolage». Elles comptent s'organiser en association pour «faire avorter» l'opération. Voilà qui met à nu toute la politique du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en matière de prise en charge des nouveaux bacheliers. Ceci sur le plan pédagogique et celui de l'hébergement. Un fait qui contraste complètement avec les déclarations des responsables du secteur qui n'arrêtent pas de parler de «surplus» de lits et de places pédagogiques. Une offre largement plus importante que la demande mais qui est très mal répartie et mal gérée.
K. M.