Le projet d'arrêté de dissolution soumis au ministère de l'Agriculture, à ceux de l'Intérieur et des ressources en eaux, est resté sans suite.Le sort de l'Office des périmètres irrigués (OPI) de Béjaïa est suspendu au milieu d'une opération de dissolution qui n'est pas achevée à ce jour, et ce depuis quinze ans. Devant ce retard et le désarroi des travailleurs qui réclament leur du, l'APW de Béjaïa a du voter par deux fois la dissolution, acceptée par les travailleurs. Celle-ci a été dictée, pour rappel, par une commission du ministère de l'Agriculture qui a décidé de confier la gestion des périmètres irrigués à des associations d'irrigation qui, à leur tour, n'ont pas fait long feu. Soumis à un prix de vente réglementé, l'Office vendait à perte le mètre cube d'eau. Des problèmes financiers ont fini par provoquer son écroulement sous le poids des dettes, essentiellement celle relative à la consommation de l'énergie électrique.
Une première délibération a été votée en novembre 1998 par l'APW, qui avait crée l'OPI douze ans plus tôt, en juillet 1986, et rendue exécutoire par un arrêté interministériel signé en 1987. Seulement, la délibération de dissolution n'a pas été suivie, elle, d'un arrêté interministériel qui devait la rendre exécutoire. Le projet d'arrêté de dissolution soumis au ministère de l'Agriculture, à ceux de l'Intérieur et des ressources en eaux, est resté sans suite.
Devant ce statu quo, l'APW a procédé, sur demande du wali, une seconde fois à l'adoption d'une nouvelle délibération de dissolution du même OPI en mars 2012 avec, cette fois-ci, le transfert de son patrimoine à l'office national d'irrigation et de drainage (ONID) qui se voit endosser un actif et un passif fait d'arriérés de salaires, de dettes fiscales et parafiscales et de créances d'électricité. L'état récapitulatif des salaires impayés de 22 travailleurs de l'OPI s'élève, jusqu'à mars 2013, comme établi par l'ex-directeur par intérim de cet office, à plus de 46 millions de dinars. En 2008, on a comptabilisé une dette totale d'au moins 60 millions de dinars et un actif dont 40% de créances litigieuses.
Comme pour la première délibération, l'arrêté interministériel n'a pas suivi à ce jour. Les travailleurs le réclame pour clarifier leur situation et prétendre à la retraite et aux prestations de la sécurité sociale, leur assurance ayant pris fin en novembre 2001.
Le siège de l'OPI, qui se trouve à Amizour, s'étalant sur plus d'un hectare, est, lui, à l'abandon depuis quinze années avec ce qui reste de son matériel, évalué à quelque quatre millions de dinars. Les lieux sont proposés officiellement comme base de vie pour les chinois de la CRCC qui réalisent la pénétrante. Une base de vie qui s'élèvera donc sur les décombres de cet OPI que les pouvoirs publics ont maintenu entre vie et mort.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Medjdoub
Source : www.elwatan.com