Bejaia - Revue de Presse

Commentaire


Des formes de revendications épuisées ? A Bejaia, il n’y a pas eu la grande foule dans les carrés faiblement alimentés des marcheurs. Cela signifie-t-il que les Aarchs ne mobilisent plus? Cela signifie-t-il que les populations s’estiment satisfaites d’avoir obtenu en partie la constitutionnalisation de la langue amazighe? Cela signifie-t-il que toutes les formes de revendications sont épuisées et que le temps est à la recherche d’une innovation? Il n’y a pas eu une marche unitaire. Les populations observent que les acteurs dans la région n’arrivent pas à dépasser leurs différences et il faudrait bien dire qu’il ne s’agit pas de simples différences puisque celles-ci les placent dans une situation où ils refusent de se concerter.Le fait est qu’il apparaît que sont épuisées les formes de revendications, à savoir les grèves générales durant la décennie 1980, le boycott scolaire de l’année entière 1994/95 et dont les élèves n’arrivent pas encore à en amortir les conséquences en terme de retard scolaire d’une année sur l’âge, les émeutes dites du printemps noir... Des observateurs de la vie locale avancent, quant à eux, l’idée qu’il n’y a pas eu de nouveaux animateurs avec de nouvelles idées, et donc qu’il n’y a pas apparition de nouveaux centres d’intérêt. Les partis qui s’investissent en Kabylie ont beaucoup perdu du fait que le mouvement leur avait échappé et que celui-ci avait été mené vers les affrontements meurtriers, au lieu de simplement les canaliser vers une autre forme d’expression, même politique, car il faudrait bien reconnaître que le champ politique a des relations étroites avec tous les autres champs, y compris celui de la finance, de l’économie, du social, du syndicalisme, de la culture..., car un parti politique est censé posséder un programme dans tous les domaines de la vie du pays. Pour s’être donc laissés déborder, les partis ont même reculé dans le champ des influences, ce qui, bien sûr, n’est pas un signe de bonne santé de la démocratie car cette dernière devrait se faire avec les partis et non sans eux ou contre eux. La Kabylie est sortie de l’ordre des émeutes et des grèves insensées, insensées car elles ont duré une année scolaire pleine. Elle est également sortie de l’ordre des grèves généralisées observées à chaque commémoration du 20 avril. Avant-hier, les commerçants n’avaient pas baissé rideau. Bien au contraire, ils ont dû avoir enregistré un bon chiffre d’affaires du fait de l’afflux des personnes venues de toute la vallée de la Soummam, mais pas pour marcher… Bachir Medjahed
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