Béjaia - Laâlem ou El Alem (Commune Tamridjet)


Béjaïa : Le village Laâlam fête la prune
Samedi dernier était un jour particulier pour les habitants du village Laâlam, dans la commune de Tameridjt.
Mais pas uniquement, car de nombreux citoyens, venus de tous les coins de Béjaïa et d’autres wilayas (Alger, Tizi-Ouzou, Bouira et bien d’autres) ont afflué en groupes vers cette destination qu’on ne peut atteindre qu’après avoir gravi une série de montagnes en empruntant une route sinueuse à souhaits. C’est, en effet, la Fête de la Prune, qui en est à son sixième anniversaire, et les amoureux de la nature et des produits de terroir avaient à cœur de ne pas rater ce rendez-vous annuel singulier par son caractère festif et gustatif, dans un décor naturel aussi majestueux que prenant. L’événement, organisé par l’association locale, emmenée par le dynamique Houari, et l’association Assirem Gouraya, qui en est l’initiatrice, ainsi que l’accompagnatrice, a également rassemblé un panel composé d’autorités locales et de responsables au sein d’institutions publiques intéressées à l’instar de la Conservation des forêts et de la direction des services agricoles de la wilaya, qui ont prononcé des allocutions relevant l’importance de cette manifestation et prodiguant des encouragements à poursuivre cette expérience fascinante et riche en enseignements dans le processus de développement local. C’est bien dans ce cadre, en effet, qu’il faut appréhender cette initiative qui n’a été ni aisée à mettre sur pied encore moins à pérenniser au fil du temps. Il faut savoir que cette région montagneuse, difficile d’accès, notamment en hiver, n’a pas été gâtée par les différents plans de développement. Fief des moudjahidines durant la guerre de libération nationale, payant un lourd tribu en martyrs dont la population tire une légitime fierté, Laâlam a aussi vécu son lot de souffrances durant la décennie noire avant de subir un tremblement de terre qui a détruit une partie du village. Tout cela n’avait pas entamé l’attachement de la population à son territoire, ni l’obstination des agriculteurs à poursuivre leur inlassable travail de la terre. Le prunier était leur arbre préféré et s’il est goulu en eau, la région n’en manque assurément pas. L’oued qui serpente à ses pieds n’est jamais à sec. Nourri d’éléments naturels que la chimie n’a pas pollué et de l’amour du travail bien fait, le fruit de ce labeur est une prune, dans ses différentes variétés, qui ravi autant le regard que le goût du plus exigeant des palais. Ceux qui ont assisté hier à la fête de la prune de Laâlam, adultes, jeunes et enfants, ne se sont pas fait prier par deux fois pour honorer l’invitation qui leur a été faite de déguster, à volonté, ce délice de la nature. Bio et d’une exquise saveur, il n’aura pas fallu longtemps à la prune de Laâlam de se faire une réputation nationale, extirpant par la même occasion le village Laâlam et toute la commune de Tameridjt de leur sombre anonymat. Ce n’est pas pour autant que tout va pour le mieux. Si la région ne manque pas d’eau, elle n’est malheureusement pas encore mobilisée pour servir à irriguer les plantations. Cette année, la production a été bonne, mais elle aurait pu l’être davantage et souffrirait moins des aléas climatiques si un projet de cette nature, pourtant promis régulièrement à chaque édition, avec une route digne de ce nom, avaient été réalisés. Le tourisme vert également aurait pu prendre son envol. Déjà, nombreux sont ceux qui viennent tenter l’aventure dans ces fastueuses montagnes parfois boisées et parfois pelées, surtout, s’engouffrer dans le dédale du lit de l’oued, où foisonnent le laurier rose et les plantes odorantes s’abreuvant à loisir à une eau cristalline qui incite à une fraîche immersion. La ballade dans ce creux des montagnes, en sautant les galets pour traverser les innombrables anses de ce cours d’eau ombragé, finit immanquablement par un pique-nique, la prune en dessert, qui laissera certainement un fabuleux souvenir dans les mémoires de tous les âges.



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