Béjaïa

La catastrophe naturelle, c'est vous, indus responsables», «Le crime porte une signature, l'abandon de la population». Voici, entre autres, deux messages sans détour adressés aux autorités à travers deux marches organisées hier matin à Aokas par la population locale, en signe de solidarité avec les victimes de la chute de rochers de la semaine dernière et pour dénoncer «l'inertie» des autorités face à ce problème, dont les dangers sont «inlassablement signalés par la population sans que le message urgent parvienne à se faire valoir», a-t-on pesté, hier, lors de l'action de rue.Les pouvoirs publics sont plus que jamais mis devant leurs responsabilités quant à ce drame qui s'est produit mardi après-midi à Aokas, où 7 personnes sont mortes écrasées et 15 autres ont été blessées, dont quelques-unes grièvement, par une chute de rochers au niveau de la RN9, à l'entrée de la ville. La marche à laquelle ont appelé conjointement la section locale du RCD et l'APC d'Aokas s'est ébranlée du siège de la mairie et l'autre marche à laquelle ont appelé des anonymes a démarré de la poste de la ville, ont convergé à 11h vers le lieu du carnage.Les marcheurs ont procédé à un recueillement et une minute de silence à la mémoire des victimes avant de déposer deux gerbes de fleurs. Tout en témoignant leur solidarité aux familles endeuillées par la tragédie, des citoyens se sont exprimés devant la foule. «Même s'il s'agit d'une catastrophe naturelle, les autorités y sont pour beaucoup, car les nombreuses réclamations depuis les années 1990 sont restées sans suite», assène un citoyen, colérique. «Nous exigeons un repérage de tous les lieux sensibles et des solutions pour que ne se reproduise plus un tel carnage», fulmine un autre. Le responsable local du CDDH a dénoncé «la négligence» des pouvoirs publics les accusant de «laxisme».