Une autre histoire de musée, l'espoir vient des enfants d'Ougarta...

À 60 km de Béni-Abbès, dans le petit village d’Ougarta, perdu au milieu du désert, nous pensions juste photographier le petit ksar et repartir. Mais un groupe d’enfants, vifs et curieux, nous a repérés. Ils ont couru vers nous, leurs voix pleines d’excitation : « Vous partez déjà ? Sans visiter notre musée ? » « Mais il est fermé », ai-je répondu. Leur détermination était irrésistible : « On va chercher le gardien ! »
On craignait déranger, mais M. Mohamedi, le gardien, est sorti de sa maison mitoyenne avec un enthousiasme communicatif. Ce musée, il l’a créé de ses propres mains, porté par une passion inébranlable pour le patrimoine d’Ougarta. Dans cette petite salle, un trésor nous attendait : fossiles scintillant sous la lumière, pointes de flèches taillées par des mains ancestrales, bijoux anciens et insectes soigneusement préservés, tous méticuleusement rangés et classés, attendant des visiteurs pour raconter leur histoire.
Les enfants, eux, étaient là, les yeux brillants de fierté pour ce patrimoine qu’ils chérissent. Leur énergie, leur curiosité, leur attachement à ce lieu incarnent un espoir profond : celui d’une nouvelle génération qui porte en elle le désir de préserver et de transmettre. Ces enfants d’Ougarta, par leur élan, nous rappellent que l’avenir du patrimoine saharien repose sur des cœurs passionnés. Merci à eux, merci à M. Mohamedi, qui, par sa seule passion, fait vivre ce village et inspire l’espoir d’un avenir où la culture ne s’éteint jamais.
Ougarta (W. Beni Abbes)
Octobre 2025