Béchar - Divers sujets sur la littérature

Première rencontre des écrivains de l’exil, Les Becharis surprennent Yolanda Guardi



En se rendant à Bechar, dans le cadre de la 1ère rencontre des écrivains de l’exil, le docteur Yolanda Guardi du département de la traduction de l’Université de Milan en Italie ne se doutait pas que les intellectuels de la capitale de la Saoura lui réserveraient une surprise. Et quelle surprise ! Ils lui ont organisé une réception conviviale pour fêter son anniversaire qui coïncidait avec le jour de son passage dans leur ville, le 26 juin.

C’est un cadre de la bibliothèque nationale chargé de l’accompagner qui a vendu la mèche aux Becharis. Aussi, l’hôte italienne fut émue devant tant d’égards qui démontrent que l’hospitalité des Algériens n’est pas une légende. Le docteur Yolanda Guardi peut être considérée, pour de nombreuses raisons, comme étant l’ambassadrice de la littérature algérienne en Italie.

Née à Milan le 26 juin 1958, elle obtient un doctorat sur une étude de la littérature allemande à l’université de sa ville natale, puis entreprend des études en langue arabe qui seront couronnées par un second doctorat dont la thèse se centre sur l’œuvre littéraire de .. Abdelhamid Benhadouga. Pourquoi ce choix ? L’hôte de la Saoura dira tout simplement qu’étant mariée à un Algérien, c’est ce dernier qui l’éclaira en lui offrant à lire «Demain, un autre jour» autrement dit «Ghadan Yaoumoun Jadid» du romancier algérien. Ce fut le déclic. Yolanda Guardi est également auteur de trois livres, à savoir «l’Islam en Italie», «Façons de se guérir avec le Coran» et «Etude anthropologique du monde arabe». Elle a traduit également l’œuvre de Khellas et travaille actuellement sur la traduction du «Zelzel» de Tahar Ouatar.

En ce qui concerne l’image que se font les Italiens de la littérature algérienne, elle dira que les éditeurs avancent que celle-ci ‘ne se vend pas’, c’est ce qui a fait que la traduction de «Ghadan Yaoumoun Jadid» est restée dix ans dans le tiroir de son éditeur avant de voir le jour, l’œuvre de Khellas, trois ans. Ce que j’entreprends dans le domaine de la traduction de la littérature algérienne, je le fais en tant que volontaire ayant pour objectif de faire connaître aux Italiens ceux qui écrivent en italien, en l’occurrence Amara Lakhous, Tahar Amri et Abdelmalek Sémari, mais les académiciens les considèrent comme étant des auteurs italiens.

Elle ajoutera que pour elle les œuvres de ces auteurs, bien qu’écrites en langue italienne, se basent sur des références culturelles arabes. En ce qui concerne une œuvre de Sémari, formée de deux parties dont la première reflète sa vie en Algérie et la seconde celle vécue en Italie, l’éditeur a voulu supprimer la partie algérienne. L’hôte de la Saoura précise que les traducteurs italiens, lorsqu’ils entreprennent la traduction d’une œuvre littéraire, pensent d’abord à la langue italienne sans se soucier des finesses et des subtilités de la langue d’origine de l’œuvre traduite, ce qui les confine dans l’égocentrisme de la traduction.

Quant au lecteur, il lit ce qu’on lui donne à lire. Pour ce qui est des auteurs algériens d’expression française, Yolanda Guardi dira que le ministère des Affaires étrangères français les fait traduire en italien comme étant des écrivains français, francophonie oblige, et les considère comme chasse gardée. Il existe bien des échanges bilatéraux entre l’Italie et l’Algérie mais ils concernent les échanges économiques et des transferts de technologie. Pourquoi ne pas faire en sorte qu’il y ait aussi des échanges culturels, pour comprendre l’autre?
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