Béchar : le projet de création de la réserve botanique à la traîne

La wilaya de Béchar est sans doute l'une des régions du pays qui accorde moins d'importance aux multiples problèmes de la protection de l'environnement dont la journée est célébrée le 5 juin de chaque année.
La direction de l'Environnement a préféré déserter le chef-lieu de wilaya et célébrer la journée à El Ouata, une petite oasis de la vallée de la Saoura. A la maison de la culture de Béchar, l'Association écologique pour la protection de l'Environnement, de la faune et la flore, en présence de tous ses membres reconnus actifs et du P/APC de Béchar, a illustré le hall du lieu culturel par une exposition de photographies sur la journée, suivie par la projection d'un film documentaire sur les grandes catastrophes naturelles survenues à l'échelle nationale et internationale (séismes de Boumerdès, Haïti, inondations de Bab El Oued, Philippines, Tornade de Katérina, tsunami d'Indonésie, etc.) dues au dérèglement climatique. Au plan local, la réserve botanique d'Oued Farès à Zeghamra (Béni Abbès) est un exemple illustratif du désintérêt accordé à la protection de l'environnement.
Cette réserve renferme une flore incomparable par sa richesse et par sa situation géographique dans une zone désertique, limite extrême du Sahara occidental dont elle n'est séparée que par Oued Daoura (non loin de Tabalbala). Le projet de création de la réserve botanique d'oued Farès demeure toujours en l'état. Il est susceptible, selon un écologiste, d'offrir des possibilités dans le domaine de la recherche et la formation en matière d'écologie, en raison, affirme-t-il, des affinités floristiques présentes, de l'environnement et de l'endémisme de certaines espèces.
Mais l'association écologique, présidée par le Dr Bendada, s'insurge en particulier contre les lenteurs administratives qui entravent la concrétisation sur le terrain du parc naturel de 500.000 ha et qui date de 1992 ! Ce projet, dont l'utilité pour la région n'est plus à démontrer, piétine, bien que toutes les formalités, études techniques et cartographiques du futur parc aient été finalisées au niveau local, a-t-on appris. Aucune suite n'a été jusqu'ici réservée à ce gigantesque parc environnemental de la part de l'administration centrale.