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Le RCD explique les raisons de son boycott



Au lendemain de l'annonce de sa décision de rejeter les élections locales, le RCD explique son choix. Dans ses résolutions, le conseil national de ce parti indique que le refus de participer à l'élection locale est justifié par le "caractère illégal de cette convocation qui s'appuie sur une ordonnance rendue caduque du fait de sa non-présentation".Le parti estime également que "rien ne justifie d'écourter le mandat de ces assemblées qui arrive à terme en octobre 2022". Sur le plan politique, le conseil national du RCD estime que le "processus révolutionnaire" enclenché le 22 Février 2019 "est ancré dans la conscience des populations".
Le RCD "demeure plus que jamais aux côtés de ceux qui luttent pour l'avènement d'une transition qui restitue la parole au peuple algérien et aux côtés des centaines de prisonniers d'opinion et des victimes de l'arbitraire (...)", indique encore le document, qui révèle qu'un de ses cadres, à savoir Yacine Merchiche, président du bureau régional de Batna et membre du Conseil national, avait été interpellé jeudi dernier.
Parmi les arguments avancés par les cadres du parti pour expliquer cette décision de ne pas aller à l'élection, le document évoque une nouvelle manière qu'utilise l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) pour "fraude".
Des membres du conseil national ont ainsi indiqué que l'instance que préside Mohamed Charfi "ne court plus (ou peu) à la fraude électorale en aval du scrutin, mais en amont par le rejet de dossiers de candidats ou de listes sur de simples supposées présomptions dans une situation où la tutelle sur la justice est aggravée par la promulgation de lois qui restreignent encore plus les droits fondamentaux".
Tous les membres du conseil national du RCD n'ont pas voté en faveur du boycott. Une trentaine de cadres ont ainsi mis en avant "leurs craintes de laisser la voie libre aux clientèles du régime par une attitude de boycott". Ils étaient 28 à partager cet avis, contre 77 autres qui ont appuyé l'option du boycott suggérée par le président du parti, Mohcine Belabbas, dans son discours inaugural.
Son discours s'est articulé autour des risques encourus "par le pays avec la poursuite de cette politique répressive envers les Algériens, doublée d'une situation de non-droit érigée en mode de gouvernance par le biais d'ordonnances liberticides, établies le plus souvent en violation de la Constitution en vigueur et des engagements internationaux de l'Etat".
Il avait également mis en avant la mise en danger des Algériens sur le plan sanitaire, puisqu'une élection pouvait provoquer, selon lui, "une nouvelle vague" épidémique. Mohcine Belabbas a également mis en cause le timing de ce scrutin. Il a estimé, dans une déclaration aux médias, que la date d'une élection ne "devait pas être fixée le jour de la convocation du corps électoral". Il a également accusé le pouvoir de réprimer toutes les voix opposantes. "Les conditions de l'exercice politique sont désormais inexistantes."

Ali BOUKHLEF
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